Industrie du bois : l’Algérie réussit sa transition de l’importation à la production locale
La quatrième édition du salon « Algeria Woodtech », qui se déroule sur quatre jours au Palais des expositions (Safex), rassemble cette année près de 120 opérateurs algériens et étrangers du secteur du bois. L’événement survient à un moment clé pour la filière de l’ameublement, qui affiche une transition réussie « de l’importation vers une production presque exclusivement locale », selon les organisateurs.
Le chiffre d’affaires de la filière ameublement est aujourd’hui estimé à près de 700 millions de dollars, et devrait continuer à croître grâce au développement des exportations vers l’Afrique et à une meilleure organisation des approvisionnements en matières premières. Djaber Bensedira, président de l’OACIS (Organisation algérienne du commerce et de l’investissement social), a souligné que la part des importations de meubles pour la maison ou le bureau est désormais marginale, à moins de 30 à 40 millions de dollars par an. Selon lui, l’interdiction des importations a incité les principaux opérateurs à créer leurs propres unités de production, permettant au marché local de couvrir la demande sans pénurie ni tension.
Le salon a également mis l’accent sur la réorganisation des importations de matières premières. La recommandation phare est la mise en place d’un système d’« importations groupées », qui pourrait réduire les coûts de transport d’au moins 45 millions de dollars et le prix d’achat des matières premières de près de 100 millions de dollars grâce à des achats en grande quantité et à la création de centrales d’achat. Cette orientation est déjà inscrite dans la loi relative à la création de nouvelles instances de gestion des importations et les textes d’application sont en cours de discussion avec les autorités.
La filière vise également à diversifier ses sources d’approvisionnement. Actuellement, le bois est majoritairement importé des pays d’Europe du Nord, bénéficiant de tarifs douaniers avantageux dans le cadre de l’accord d’association avec l’UE. À l’avenir, des accords bilatéraux pourraient être conclus avec des pays comme le Vietnam, le Brésil ou l’Argentine, mais aussi avec des pays africains, offrant des tarifs douaniers réduits et un bois de qualité. L’Afrique est également perçue comme un marché naturel pour l’exportation des meubles algériens, avec une exposition prévue au Sénégal en décembre.
La filière algérienne du bois semble donc réussir sa transformation structurelle, passant d’une dépendance à l’importation à une production locale compétitive, tout en ouvrant de nouvelles perspectives sur le marché africain.
