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Industrie pharmaceutique : l’Algérie s’affirme comme un pilier stratégique en Afrique

Avec une industrie pharmaceutique en pleine expansion et un engagement politique assumé, l’Algérie entend jouer un rôle déterminant dans la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en médicaments en Afrique. Une ambition réaffirmée à Djibouti, où s’est tenu du 17 au 20 novembre le Forum africain sur la chaîne d’approvisionnement des produits de santé (Farcaps 2025).

Une contribution croissante au renforcement des chaînes africaines

S’exprimant devant des délégations de ministères de la Santé et des responsables de centres logistiques venus de tout le continent, le ministre algérien de l’Industrie pharmaceutique, Ouassim Kouidri, a mis en avant les engagements du pays pour réduire la dépendance extérieure. Il a insisté sur la nécessité, pour les nations africaines, de moderniser leurs structures d’approvisionnement afin de bâtir des réseaux plus sûrs, mieux coordonnés et plus résilients.

Le thème de cette édition, « Investir dans les chaînes d’approvisionnement africaines », a trouvé un écho particulier, tant il reflète les préoccupations actuelles des systèmes de santé africains.

Un secteur national en forte montée en capacité

Le ministre a rappelé les avancées du secteur pharmaceutique algérien, désormais capable de produire des centaines de médicaments couvrant la majorité des besoins du marché local. L’Algérie exporte par ailleurs des produits certifiés vers plusieurs régions, dont l’Afrique, le monde arabe et même l’Europe.
L’industrie nationale ne se limite plus aux génériques : des biosimilaires, anticancéreux, injectables, stériles et autres formes thérapeutiques avancées sont désormais fabriqués localement.

Avec 218 unités de production de médicaments et dispositifs médicaux, soit 26% de la capacité industrielle africaine, l’Algérie dispose aujourd’hui d’un socle industriel unique sur le continent. Ce potentiel, soutenu par une stratégie fondée sur la coopération Sud-Sud, l’innovation et la production locale, place le pays parmi les acteurs clés de la future souveraineté sanitaire africaine.

Des exportations en progression constante

Cette montée en puissance se traduit également sur le plan commercial : les exportations pharmaceutiques ont atteint 46 millions de dollars en 2024, contre 31 millions en 2023, tirées notamment par l’insuline. Une dynamique qui devrait s’accentuer grâce aux accords signés lors de l’IATF 2025 et aux nouvelles perspectives dans des segments stratégiques comme l’oncologie ou les matières premières.

Le salon continental organisé en Algérie en septembre dernier a d’ailleurs permis la conclusion de 400 millions de dollars de contrats entre 22 opérateurs nationaux et leurs partenaires étrangers, portant notamment sur des anticancéreux, des antidiabétiques et divers médicaments dont la production excède aujourd’hui la demande locale.

Au-delà des exportations : une stratégie d’implantation en Afrique

L’Algérie cherche désormais à s’implanter directement sur le continent. Une usine de production pharmaceutique doit ainsi être construite en Mauritanie, un projet présenté plus tôt cette année par le ministre. L’objectif est de rapprocher la fabrication des patients, de renforcer la disponibilité des traitements et de consolider les partenariats industriels africains.

La création récente de filiales de banques algériennes dans plusieurs pays africains vient compléter cette stratégie. Ce dispositif vise notamment à lever les obstacles financiers qui freinent encore les échanges et à faciliter les opérations d’exportation, ouvrant la voie à des partenariats économiques pérennes dans un secteur devenu prioritaire.

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