Immobilier : Vers un assouplissement des règles pour promouvoir l’investissement participatif
Le développement de nouvelles dynamiques d’investissement privé dans l’immobilier était au cœur des débats, hier, lors de la seconde édition de l’Africa Real Estate Innovation and Investment Summit (ARIIS 2025). L’événement, soutenu par quatre départements ministériels dont celui de l’Économie de la connaissance et des Start-up, a rassemblé près de 300 acteurs du secteur, experts africains, responsables de banques et compagnies d’assurances publiques.
L’investissement participatif au centre des attentes
Parmi les principales recommandations émises lors de cette rencontre figure la nécessité de simplifier et d’encadrer davantage les mécanismes d’« investissement participatif ». Une formule jugée particulièrement adaptée pour dynamiser l’implication des opérateurs privés, notamment dans des projets tels que la rénovation du parc immobilier ancien ou la réalisation d’habitations innovantes.
Le commissaire du salon et cofondateur de l’événement, Bouteraa Nasreddin, rappelle que l’investissement immobilier en Algérie reste encore « très largement » dominé par les acteurs publics. Il estime que les opérateurs privés doivent désormais recourir à de nouvelles approches, plus souples et inclusives, afin de toucher une gamme plus large d’investisseurs, y compris des porteurs de projets de petite taille.
Selon lui, des regroupements de trois ou quatre personnes pour acquérir, rénover et revendre un appartement constituent déjà des formes d’investissement immobilier souvent méconnues mais particulièrement pertinentes. Ce type d’opération, accessible et répondant à des besoins sociaux immédiats, demeure néanmoins freiné par la question du financement et par la complexité des cadres contractuels actuels.
Réadapter le cadre légal
D’où l’appel lancé par les organisateurs à une révision de la réglementation encadrant l’investissement participatif. Bien que légalement possible, cette formule reste difficile à mettre en œuvre en l’état actuel des textes. Une simplification administrative et juridique permettrait, selon eux, d’accélérer l’implication du secteur privé dans des segments variés : immobilier résidentiel, commercial, touristique, mais aussi projets industriels ou agricoles.
Coopération interafricaine : un levier stratégique
L’édition 2025 du salon ARIIS met également l’accent sur les partenariats interafricains. Pour Bouteraa Nasreddin, les expériences tunisienne ou tanzanienne dans l’immobilier touristique, ou encore le savoir-faire égyptien dans le logement résidentiel, peuvent servir de modèles pertinents pour le contexte algérien — contrairement aux solutions européennes ou asiatiques, souvent difficilement transposables.
Une plateforme numérique destinée à maintenir le lien entre les participants sera lancée, avec l’ambition de concrétiser plusieurs accords de coopération avant la clôture du salon.
Banques et assurances en première ligne
Installé à l’hôtel Marriott d’Alger, l’événement réunit une vingtaine d’exposants, parmi lesquels des promoteurs immobiliers, des banques et des compagnies d’assurance. La présence de grandes institutions publiques telles que la CNEP, la BNA, la SAA ou encore Cash Assurances a été saluée par les organisateurs.
Pour Bouteraa Nasreddin, l’évolution des produits bancaires constitue un autre axe essentiel pour élargir l’accès à l’investissement immobilier. Certaines banques proposent déjà des taux d’intérêt inférieurs à 6 % pour leurs clients fidèles, indique un responsable bancaire présent au salon. Il souligne également une tendance croissante : l’intérêt marqué des membres de la diaspora algérienne pour l’investissement immobilier dans leur pays d’origine.
