Alger réaffirme que la résolution 2797 « préserve toutes les constantes du règlement de la question sahraouie »
L’Algérie s’est déclarée prête à soutenir toute initiative de médiation entre les deux parties au conflit du Sahara occidental, à condition que ces efforts s’inscrivent strictement dans le cadre des Nations unies et qu’ils respectent les principes fondamentaux consacrés par le droit international.
Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a précisé que toute démarche de médiation doit se conformer, dans sa forme comme dans son contenu, aux bases d’une solution « juste, durable et définitive » telles qu’établies dans l’ensemble des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, y compris la plus récente, la résolution 2797.
« Le dossier n’est pas clos »
Attaf a rappelé que la question du Sahara occidental demeure pleinement inscrite à l’agenda des Nations unies, qu’il s’agisse de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité ou du Comité spécial chargé de la décolonisation. Selon lui, il est « erroné de considérer le dossier comme réglé ».
Aucune reconnaissance de souveraineté marocaine dans la résolution
Le chef de la diplomatie algérienne a été catégorique : le Conseil de sécurité « n’a reconnu à aucun moment la souveraineté revendiquée par le Maroc sur le Sahara occidental ». Il a également souligné que la résolution ne tranche ni sur les bases des négociations ni sur leur issue, laissant ces deux paramètres « entièrement à la décision des parties elles-mêmes : le Royaume du Maroc et le Front Polisario ».
Les quatre constantes du règlement préservées
Selon Attaf, la résolution 2797 confirme explicitement les principes fondamentaux qui structurent le processus politique onusien :
- Le maintien exclusif du dossier dans le cadre des Nations unies, comme mentionné à plusieurs reprises dans les paragraphes opératoires et préambules du texte.
- La nécessité de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, une exigence réaffirmée notamment dans le troisième paragraphe opératoire.
- L’obligation pour les deux parties de s’entendre sur la formule finale de règlement, également énoncée dans plusieurs passages de la résolution.
- L’objectif ultime d’un processus qui permette au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, mentionné de manière explicite dans le troisième paragraphe opératoire et le troisième paragraphe préambulaire.
Trois acquis majeurs pour le Front Polisario
Au-delà de la préservation des constantes du processus de règlement, Attaf a souligné que la résolution 2797 comporte trois avancées importantes qui renforcent la position du Front Polisario sur la scène internationale :
- Le renouvellement, pour un an, du mandat de la MINURSO, mission onusienne chargée de superviser l’organisation du référendum d’autodétermination — un rôle rappelé par la dénomination même de la mission.
- La fin de l’exclusivité du plan marocain d’autonomie, que certains tentaient d’imposer comme unique base des pourparlers. Le texte ouvre en effet la voie au Front Polisario pour présenter ses propres propositions dans le cadre des négociations.
- L’absence de tout préjugé sur la nature ou le résultat final du processus, la résolution laissant ce choix entièrement aux deux parties, conformément aux dispositions du troisième paragraphe opératoire.
Un cadre onusien réaffirmé
Pour Attaf, l’ensemble de ces éléments confirme que le Conseil de sécurité maintient sa ligne de principe : un processus politique sous égide onusienne, fondé sur le droit à l’autodétermination et sur un dialogue direct entre les deux protagonistes. Une position qui, selon lui, conforte la lecture algérienne du dossier et réaffirme le caractère non résolu de la question sahraouie.
