Algérie : le livret foncier électronique opérationnel dès le premier semestre 2026
La transition numérique de l’administration publique algérienne franchira une nouvelle étape majeure en 2026. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a annoncé, mardi soir devant l’Assemblée populaire nationale, le lancement du livret foncier électronique au cours du premier semestre 2026, dans le cadre du vaste chantier de digitalisation du secteur financier et fiscal.
Une révolution dans la gestion foncière
Selon le ministre, chaque titre de propriété sera désormais doté d’une puce électronique, garantissant l’authentification et la mise à jour sécurisée des données foncières. Cette innovation vise à moderniser la gestion du domaine foncier, à réduire les risques de fraude et à simplifier les démarches administratives pour les citoyens.
Numérisation du système fiscal
Abdelkrim Bouzred a également fait état d’avancées significatives dans la numérisation du système fiscal. D’ici la fin de l’année, un système intégré rassemblant l’ensemble des dossiers fiscaux des commerçants et opérateurs économiques sera pleinement opérationnel.
« Ce dispositif permettra de renforcer la transparence, de prévenir toute manipulation des dossiers et d’assurer la protection des droits de l’État comme des contribuables », a-t-il affirmé.
Cette réforme s’accompagne de la mise en place d’une base de données exhaustive et interconnectée, qui constituera un outil central pour le suivi fiscal, mais aussi pour le ciblage plus juste et efficace des subventions publiques, enjeu majeur du prochain budget.
Des applications concrètes dans le secteur du logement
Le ministre a cité le programme AADL comme exemple concret des progrès enregistrés. Grâce à une interconnexion des bases de données entre le ministère du Logement, le ministère des Finances et la Direction du Domaine de l’État, les autorités peuvent désormais vérifier en temps réel la situation foncière des demandeurs avant toute validation d’inscription. Ce système permettra de lutter contre la fraude et de garantir que les aides publiques profitent exclusivement aux citoyens éligibles.
Modernisation de la gestion budgétaire et du Trésor
Le processus de digitalisation s’étend également à la gestion budgétaire et à la trésorerie publique. Dès le début de l’année 2026, toutes les transactions financières de l’État seront progressivement digitalisées. Cette réforme facilitera le paiement des salaires, la production d’indicateurs économiques en temps réel et le suivi des dépenses publiques.
Le Trésor algérien pourra ainsi identifier rapidement les entités n’ayant pas consommé leurs crédits, améliorant la maîtrise et l’efficacité de la dépense publique.
Vers une commande publique numérique
Par ailleurs, un nouveau système numérique de gestion de la commande publique est en cours d’élaboration. Il encadrera la passation et le suivi des marchés publics, tout en intégrant les spécificités régionales, notamment celles des wilayas du Sud.
Une numérisation érigée en impératif national
En conclusion, le ministre des Finances a réaffirmé que la numérisation totale de l’administration constitue aujourd’hui un impératif national.
« Elle est la condition d’une gouvernance exemplaire, d’une relation de confiance entre l’administration, les citoyens et les acteurs économiques, et d’une croissance durable dans un environnement mondial en mutation », a-t-il déclaré.
Avec ces réformes, le gouvernement algérien confirme sa volonté d’ancrer la transparence et l’efficacité au cœur de la gestion publique, en plaçant la transformation numérique comme levier essentiel du développement économique.
