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Une symphonie de couleurs et de savoir-faire au Palais de la Culture

Alger – Le Palais de la culture Moufdi Zakaria s’est transformé, à l’occasion du 26ᵉ Salon international de l’artisanat traditionnel, en un véritable écrin où se mêlent traditions, créativité et passion. Plus de 300 artisans venus des quatre coins du pays et du continent africain y exposent, jusqu’au 15 novembre, des œuvres qui témoignent de la richesse et de la diversité du patrimoine algérien.

Le Palais, cœur battant de l’artisanat

Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par un festival de couleurs et de textures. Les stands, alignés les uns à côté des autres, forment une mosaïque vivante où se côtoient poterie, tissage, broderie, travail du cuir, cuivre ou produits du terroir. Chaque wilaya y dévoile le fruit du savoir-faire de ses artisans, transmis et préservé au fil des générations.

Le public, nombreux dès les premières heures, flâne entre les allées, échange avec les exposants et s’émerveille devant la minutie d’un motif ou la finesse d’une pièce. Derrière chaque objet se cache une histoire, souvent familiale, empreinte d’émotion et de fierté.

L’élégance d’Illizi sous les projecteurs

Parmi les exposantes, Hamati Tassaâd d’Illizi attire tous les regards. Drapée dans la tenue traditionnelle de la mariée de sa région, elle incarne la grâce et l’élégance du Sud algérien. Sur son stand, elle présente une collection d’objets en cuir façonnés à la main — porte-clés, sacs, sandales et “abaouen”, ce grand sac coloré orné de motifs gravés au couteau et teintés avec des pigments naturels.
« Chaque dessin a sa signification », explique-t-elle. « Les motifs que j’utilise symbolisent la joie et la vie de la mariée. »

À côté de ses créations, elle propose également du henné et des graines pour infusions, connues pour leurs vertus médicinales. Son stand est un hommage à la femme du Sud, gardienne d’un patrimoine artisanal et spirituel.

L’art du cuir, mémoire du désert

Non loin de là, le stand de Sima Meftahi, venue d’In Amenas, attire les visiteurs par l’éclat des cuirs et tissus aux tons chauds. Vêtue de blanc, les mains et les pieds décorés de henné, elle raconte son parcours avec émotion.
« Petite, je gardais les moutons et je dessinais sur ma robe les gravures rupestres que je voyais dans le désert », confie-t-elle. « Aujourd’hui, ces symboles inspirent mes créations. »

Véritable mémoire vivante de sa région, elle fabrique encore des kheïma traditionnelles en cuir et perpétue des gestes ancestraux. « Le cuir, dans le désert, est une matière noble. On en fait des coussins, des sacs, des contenants pour l’eau ou le lait. Chaque étape de sa préparation a son importance », souligne-t-elle.
De la découpe à la teinture, rien n’est laissé au hasard : « C’est ce soin qui donne à nos objets leur beauté et leur longévité. »

La Kachabia, fierté de Djelfa

La wilaya de Djelfa est, elle aussi, bien représentée avec la célèbre Kachabia, ce manteau traditionnel en laine et duvet de chèvre. Les prix varient entre 40 000 et 300 000 DA, selon la qualité du tissage.
L’artisan Amar Bensdila décrit les différentes étapes de sa confection : « Les femmes s’occupent du lavage, du filage et du tissage de la laine. C’est un travail long et minutieux, qui demande une grande patience. »
Les hommes prennent ensuite le relais pour la découpe et la couture. « Une première couture est faite à la machine, la seconde à la main, pour garantir une finition parfaite », précise-t-il.

Un patrimoine vivant

Entre les mains de ces artisans, le patrimoine algérien se réinvente sans jamais se trahir. Le Salon du Palais de la culture ne se contente pas d’exposer des objets : il célèbre des histoires, des gestes, des voix.
Autant de témoignages d’un héritage vivant, que les artisans transmettent avec passion, entre tradition et modernité.

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