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Sahara occidental : Ben Jamaa justifie l’abstention de l’Algérie au vote de l’ONU

Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Ben Jamaa, a expliqué les raisons pour lesquelles son pays n’a pas pris part au vote du Conseil de sécurité concernant le renouvellement du mandat de la mission onusienne au Sahara occidental (MINURSO). Selon lui, le texte adopté « ne reflète pas fidèlement la doctrine onusienne en matière de décolonisation ».

Dans son intervention après le vote, le diplomate algérien a déclaré :
« C’est l’application de cette doctrine qui a permis à de nombreuses nations d’être aujourd’hui représentées parmi nous à l’ONU. N’est-il pas nécessaire de rappeler cette évidence ? La décision finale sur l’avenir des peuples encore soumis à la domination coloniale doit leur appartenir, et à eux seuls. »

Ben Jamaa a précisé que l’Algérie, en tant que pays voisin directement concerné par le conflit au Sahara occidental, a participé de bonne foi et de manière constructive aux discussions autour du texte soumis au vote. Il a tenu à remercier les États-Unis, rédacteurs du projet de résolution, pour leurs efforts visant à améliorer le document et à rapprocher les positions.
« Des améliorations substantielles ont été introduites, a-t-il reconnu, notamment le rappel des principes fondamentaux d’une solution juste et durable, la réaffirmation du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, et l’appel adressé au Maroc et au Front Polisario à reprendre des négociations de bonne foi et sans conditions préalables sous l’égide des Nations unies. »

Cependant, le diplomate algérien a critiqué la version finale du texte, qu’il juge « en deçà des attentes légitimes du peuple sahraoui représenté par le Front Polisario ».
« Le texte reste insuffisant et ne répond pas aux aspirations d’un peuple qui lutte depuis plus d’un demi-siècle pour pouvoir décider librement de son destin », a-t-il déploré.

Selon lui, le cadre restreint des négociations proposé limite la créativité et la flexibilité nécessaires à la conclusion d’un accord libre et conforme aux principes onusiens de décolonisation.
« Ce texte crée un déséquilibre entre les deux parties en conflit. Il met en avant les ambitions régionales de l’une d’elles, tout en ignorant les aspirations de l’autre — le peuple sahraoui, qui revendique la liberté », a ajouté Ben Jamaa.

Le représentant algérien a enfin qualifié ce vote d’occasion manquée, regrettant que les conditions ne soient pas réunies pour favoriser une dynamique de paix durable dans la région.
« Nous le déplorons sincèrement. Nous regrettons aussi que l’initiative de l’ancien président américain Donald Trump, qui visait à promouvoir la paix et la détente dans notre région, n’ait pas pu se concrétiser avec le soutien effectif de toutes les parties. La résolution actuelle ne crée ni l’élan ni les conditions nécessaires à ce succès, qui aurait pu profiter à tous, sans vainqueurs ni vaincus », a-t-il conclu.

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