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Catastrophes naturelles : un défi majeur pour le secteur des assurances en Algérie

Les catastrophes naturelles constituent un enjeu grandissant pour le secteur des assurances, ont souligné samedi à Alger plusieurs experts et responsables lors d’une rencontre-débat organisée au siège de la Société nationale d’assurance (SAA) sous le thème : « Gestion des catastrophes et des inondations : le problème et la solution, une perspective prospective ».

Le président de l’Union nationale des assurances et réassurances (UAR), Youcef Benmicia, a révélé que le secteur des assurances a mobilisé près de 8 milliards de dinars durant le premier semestre 2025 pour couvrir les pertes liées aux catastrophes naturelles. Selon lui, ces sinistres représentent aujourd’hui un véritable défi, tant sur le plan national qu’international, en raison de l’augmentation de leur fréquence et de leur intensité sous l’effet du changement climatique.

Inondations : plus de 147 milliards DA de pertes en quatre ans

S’appuyant sur un rapport d’une grande compagnie de réassurance internationale, M. Benmicia a rappelé que les catastrophes naturelles figurent parmi les premiers risques émergents dans le monde, en termes de pertes économiques. En 2025, elles se classent au troisième rang mondial, après les risques cybernétiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement.

En Algérie, les pertes économiques dues aux inondations ont été estimées à plus de 147 milliards de dinars entre 2020 et 2024, soit une moyenne annuelle de 30 milliards DA. À l’échelle mondiale, les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles ont atteint 135 milliards de dollars au premier semestre 2025, dont 80 milliards couverts par les assurances.

Une meilleure évaluation et prévention des risques

Le président de l’UAR a insisté sur le rôle essentiel du secteur des assurances dans l’évaluation, la prévention et la gestion des risques. Il a rappelé que la couverture contre les catastrophes naturelles (CAT-NAT) est soumise à la déclaration officielle de l’état de catastrophe naturelle, décidée conjointement par les ministères des Finances, de l’Intérieur et des Collectivités locales.

Le législateur algérien a, selon lui, instauré une assurance obligatoire couvrant les tremblements de terre, tempêtes, inondations et glissements de terrain, ainsi qu’une assurance facultative et complémentaire, afin d’encourager les citoyens à participer à la prise en charge des dommages et à élargir la couverture au plus grand nombre.

La société civile, acteur clé de la prévention

Le président de l’Association algérienne Industrie de demain (AAID), Bachir Messaïtfa, a souligné le rôle central de la société civile dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles. Il a plaidé pour une approche prospective, basée sur la mise en place de bulletins de veille et de systèmes de surveillance continue pour anticiper les risques et réduire les pertes.

De son côté, Boumediène Gueraoua, représentant de l’Association algérienne de secours humanitaire, a appelé au renforcement de la culture du secourisme dès le milieu scolaire, tout en développant des mécanismes de prévention et de veille stratégique.

Enfin, le Pr Djillali Benouar, membre de l’Académie algérienne des sciences et des technologies (AAST), a recommandé la conception de politiques publiques efficaces et une sensibilisation accrue de la société face à ces phénomènes de plus en plus fréquents, afin de bâtir une résilience collective face aux catastrophes naturelles.

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