L’université algérienne se dote d’un nouveau mécanisme de soutien aux start-up étudiantes
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a annoncé hier la mise en place prochaine d’un nouveau mécanisme d’aide financière destiné à accompagner les étudiants porteurs de projets innovants. Cette initiative vise à rapprocher davantage l’université du tissu économique national et à transformer les idées issues des laboratoires en véritables entreprises créatrices de valeur.
Invité du Forum de la Radio nationale, M. Baddari a précisé que ce dispositif permettra de financer la réalisation de prototypes finaux prêts à l’industrialisation. « L’université ne doit plus se limiter à la diffusion du savoir et à la recherche scientifique, elle doit aussi contribuer directement à la création de richesses », a-t-il souligné.
Une aide de 1 à 2 millions de dinars
Concrètement, une enveloppe financière comprise entre 1 et 2 millions de dinars sera attribuée aux étudiants entrepreneurs retenus. La validation des dossiers sera assurée par une commission mixte regroupant des responsables universitaires et des représentants du ministère de l’Économie de la connaissance. Le financement proviendra des banques partenaires, du Fonds de soutien aux start-up, ainsi que de l’Agence nationale de financement des micro-entreprises.
Encourager la dynamique entrepreneuriale
Le ministre a rappelé que les 117 incubateurs universitaires constituent déjà des espaces d’accompagnement, mais que le passage au stade industriel nécessite un appui financier supplémentaire. Les projets soutenus pourront aboutir à la création de start-up, de micro-entreprises ou encore de spin-off issues d’entreprises mères.
Dans cette perspective, le secteur s’est fixé l’objectif ambitieux d’atteindre 20.000 start-up d’ici 2029. Actuellement, plus de 4.600 entreprises universitaires ont déjà vu le jour, dont 480 spin-off créées par des enseignants-chercheurs, 1.400 start-up et 2.800 micro-entreprises.
Réforme des brevets d’invention
Parallèlement, une réforme de la législation sur les brevets est en cours. Un projet de loi, déposé au secrétariat général du gouvernement, vise à définir les conditions d’exploitation directe ou de cession des brevets. Plus de 3.400 brevets ont été déposés par les chercheurs et étudiants, dont plusieurs pourraient déboucher sur une exploitation commerciale.
L’université comme moteur d’innovation
Pour Kamel Baddari, le message est clair : l’université doit devenir un acteur central du développement économique et industriel. « Notre objectif est d’aboutir à des projets industriels, des produits commercialisables, des services et des innovations », a-t-il affirmé, tout en mettant en avant des secteurs prioritaires comme l’agriculture, qui nécessite une plus grande intégration des nouvelles technologies.
Avec ce nouveau dispositif, le ministère entend donner aux jeunes innovateurs les moyens de concrétiser leurs idées et de renforcer la contribution de l’université à la modernisation de l’économie nationale
