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Hydrocarbures : les exportations algériennes reculent en 2024 malgré la progression des produits raffinés

Les derniers chiffres publiés par la Banque d’Algérie confirment un repli global des exportations d’hydrocarbures en 2024, aussi bien en volume qu’en valeur. Ce recul, qui contraste avec les tendances observées en 2023, s’explique principalement par la baisse des prix sur le marché international et le ralentissement de la demande mondiale, en particulier sur le segment du gaz.

Selon le rapport, les exportations globales d’hydrocarbures ont chuté de 5 % en volume et de 10 % en valeur, passant de 50,4 milliards de dollars en 2023 à 45,2 milliards de dollars en 2024. Les produits raffinés font figure d’exception, affichant une croissance significative, alors que le GNL, le GPL et le condensat accusent une nette contreperformance.

La Banque centrale souligne que cette baisse des recettes a été accentuée par une contraction de la valeur ajoutée de l’activité d’extraction des hydrocarbures de 2,9 % en 2024, après une croissance de 4,9 % l’année précédente. Toutefois, le segment du raffinage et de la cokéfaction a enregistré une légère amélioration, avec une croissance de 2,7 % en 2024 contre une baisse de 0,2 % en 2023.

Gaz naturel en tête malgré la baisse des recettes

Le gaz naturel reste la première source de revenus en matière d’exportation d’hydrocarbures, représentant 28 % du total des exportations. Cependant, les recettes générées par ce produit ont chuté de 16,4 milliards de dollars en 2023 à 13 milliards de dollars en 2024, soit une baisse de 3,4 milliards de dollars. Cette diminution n’est pas liée à une baisse des volumes, qui sont restés stables, mais à la baisse du prix du gaz sur les marchés internationaux, passé de 12 $/MBTU en 2023 à 10,2 $/MBTU en 2024.

Pétrole brut : stabilité des volumes, légère baisse des revenus

Les exportations de pétrole brut, deuxième source de revenus, ont atteint 145 millions de barils en 2023 et en 2024. En valeur, elles ont enregistré une baisse modérée, passant de 12,15 milliards à 11,9 milliards de dollars. Cette stabilité en volume, couplée à un recul des prix, a contribué à la légère contraction de la part du brut dans la structure globale des exportations.

Produits raffinés : la seule source de croissance

Contrairement aux autres segments, les produits pétroliers raffinés ont affiché une croissance aussi bien en volume qu’en valeur. Les exportations sont passées de 108 millions de barils en 2023 à 115 millions en 2024, générant des revenus en hausse, de 8,49 milliards à 9,17 milliards de dollars. La part des produits raffinés dans les exportations totales est ainsi passée de 16,8 % en 2023 à 20,3 % en 2024, ce qui en fait le troisième poste d’exportation des hydrocarbures après le gaz naturel et le pétrole brut.

GNL, GPL et condensat : des reculs marqués

Le gaz naturel liquéfié (GNL) a enregistré un net recul en 2024, avec des volumes exportés passant de 28,7 milliards m³ à 25 milliards m³, et une baisse de recettes de près de 2 milliards de dollars, à 6,09 milliards contre 7,97 milliards un an plus tôt. Sa part dans les exportations d’hydrocarbures est tombée à 13,5 %, contre 15,8 % en 2023.

Le GPL reste relativement stable avec 3,31 milliards de dollars de recettes en 2024, contre 3,331 milliards en 2023, ce qui confirme une stagnation du segment. Enfin, le condensat continue sa chute, passant de 2,11 milliards à seulement 1,71 milliard de dollars, illustrant une perte continue de compétitivité pour ce type de produit.

Une réorientation stratégique en faveur du gaz naturel

Malgré un environnement international défavorable, les données de la Banque d’Algérie reflètent une orientation stratégique du pays en faveur du gaz naturel, qui reste au cœur de sa politique énergétique. Toutefois, la volatilité des prix et la dépendance aux marchés extérieurs fragilisent les performances globales des exportations.

Dans ce contexte, la montée en puissance des produits raffinés apparaît comme une alternative crédible et stratégique pour diversifier les sources de revenus et améliorer la résilience de l’économie algérienne face aux fluctuations du marché des matières premières.

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