Ligne minière Est : L’Anesrif accélère les travaux sur les ouvrages majeurs malgré un relief contraignant
L’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) annonce une montée en cadence des travaux sur les segments clés de la ligne minière Est, en dépit des difficultés liées à un relief géotechniquement complexe.
Le creusement des tunnels et la construction des fondations profondes progressent dans un environnement particulièrement exigeant, où la géotechnique impose des méthodes lourdes et un phasage rigoureux. Ces travaux, cruciaux pour la continuité du corridor ferroviaire destiné au transport de minerais lourds, s’appuient sur des techniques avancées telles que les fondations spéciales, la préfabrication et la sécurisation des fronts de creusement.
Ce tronçon central comprend un vaste ensemble d’ouvrages d’art, dont plusieurs viaducs de grande portée cumulant plusieurs dizaines de kilomètres, ainsi qu’un réseau dense de tunnels et d’ouvrages hydrauliques. Pour répondre à cette complexité, un groupement d’entreprises aux compétences complémentaires a été mobilisé, accompagné d’une montée en puissance des équipements sur site.
Au-delà du tronçon principal, les travaux avancent simultanément par séquences sur l’ensemble de la ligne. La modernisation de la portion Annaba-Bouchegouf progresse malgré des contraintes urbaines, tandis que le sud, notamment vers Oued Kebrit et Djebel Onk, voit un renforcement des capacités liées aux gisements avec le doublement de la voie et la préparation des infrastructures techniques et de signalisation.
Un jalon important a été franchi avec le raccordement de la mine de Bled El Hadba au réseau ferroviaire minier, facilitant l’évacuation du minerai vers les complexes de transformation. L’accélération sur le tronçon intermédiaire s’accompagne d’un renforcement des équipes et des matériels, avec un suivi étroit des ouvrages critiques – viaducs, tunnels, systèmes hydrauliques – indispensables à la pose de la voie, à l’électrification et aux essais dynamiques.
L’objectif final est de permettre le transport de plus de 10 millions de tonnes de phosphate par an, via des trains de fret lourds cadencés pour répondre aux besoins des usines de traitement. La performance attendue repose sur la fiabilisation des infrastructures, incluant la plateforme, les ouvrages d’art, l’armement des voies, la caténaire, la signalisation modernisée et les télécommunications sécurisées.
Cette infrastructure renforcera non seulement la filière phosphate, mais favorisera aussi à moyen terme l’émergence de plateformes logistiques, la fluidification des corridors industriels et la réduction de la pression sur le réseau routier. Les retombées attendues se traduiront par une baisse des coûts de transport, une meilleure régularité des flux, des gains de sécurité, et une amélioration de l’empreinte environnementale grâce au report modal vers le rail.
La gouvernance pilotée par l’Anesrif repose sur un partenariat entre acteurs nationaux et internationaux, avec un transfert progressif de compétences et une forte exigence de respect des délais. Les visites récentes des pouvoirs publics ont réaffirmé l’importance de maintenir le rythme sur les zones stratégiques, de verrouiller les jalons du génie civil et de préparer l’intégration des systèmes de signalisation et d’énergie pour garantir une mise en service conforme aux objectifs.
