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Complexe d’El Hadjar : vers une relance stratégique pour redynamiser l’industrie sidérurgique algérienne

Le complexe sidérurgique d’El Hadjar, longtemps considéré comme le fleuron de l’industrie lourde algérienne, s’apprête à opérer un tournant décisif dans son histoire. Une étude de développement du site est actuellement en préparation, avec pour objectif de moderniser ses infrastructures, renforcer ses capacités de production et le repositionner comme un acteur central du marché sidérurgique national. L’annonce a été faite par le directeur général du complexe, Messaoud Belili, dans une déclaration diffusée récemment sur la télévision publique.

Une transformation tournée vers l’avenir

Selon M. Belili, l’étude en cours repose sur deux axes majeurs : la transition énergétique et la modernisation technologique. Il s’agit de repenser entièrement le fonctionnement du complexe afin d’optimiser les coûts de production, tout en valorisant les ressources naturelles de la région Est, riche en minerai de fer. Le dirigeant n’a pas encore précisé les contours des projets concrets qui seront lancés à la suite de cette étude, mais les ambitions affichées laissent entrevoir une refonte en profondeur du site industriel.

Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large des pouvoirs publics, qui cherchent à faire de la sidérurgie un pilier stratégique de l’économie nationale, notamment dans le cadre du développement des exportations hors hydrocarbures. Depuis quelques années, l’Algérie œuvre à restructurer son tissu industriel, avec un accent particulier sur la transformation du minerai de fer en produits à forte valeur ajoutée.

Une nouvelle synergie avec les gisements de l’Est

Le développement du complexe d’El Hadjar est directement lié à celui des gisements miniers situés dans la région Est du pays, notamment El Ouenza et Boukhedra, deux sites historiques aujourd’hui au cœur d’un plan de modernisation piloté par le groupe public Sonarem. Ces deux gisements, qui détiennent à eux seuls environ 160 millions de tonnes de réserves, assurent l’approvisionnement quotidien du complexe à hauteur de 4 200 tonnes de minerai de fer.

Selon Belkacem Soltani, PDG de Sonarem, l’ensemble de la région Est recèle jusqu’à 500 millions de tonnes de réserves, un potentiel stratégique que le gouvernement entend pleinement exploiter dans les années à venir. Le développement de ces gisements, couplé à la modernisation d’El Hadjar, devrait permettre à l’Algérie de réduire sa dépendance aux importations, tout en renforçant ses capacités d’exportation dans un marché international en quête de diversification des sources d’approvisionnement.

Une stratégie industrielle à long terme

Cette dynamique s’inscrit dans le cadre d’un plan national ambitieux pour la valorisation des ressources minières, articulé autour de quatre axes stratégiques :

  1. Développement de l’exploration minière en amont ;
  2. Mise en valeur industrielle des matières premières ;
  3. Développement des infrastructures et des capacités de transformation ;
  4. Renforcement de la compétitivité des opérateurs publics et accompagnement de l’investissement privé.

L’objectif est clair : faire émerger une industrie minière intégrée, capable de créer de la valeur ajoutée localement, de stimuler l’emploi et de soutenir la croissance économique dans les régions enclavées.

El Hadjar, un symbole en pleine mutation

Longtemps symbole de l’industrialisation de l’Algérie dans les années 1970, le complexe d’El Hadjar a connu des périodes de stagnation, marquées par des difficultés techniques, financières et organisationnelles. Sa relance aujourd’hui, dans un contexte où l’Algérie mise sur l’industrie pour diversifier son économie, représente un enjeu national.

En redonnant vie à ce site emblématique grâce à des investissements ciblés, à une réorganisation de la chaîne de valeur et à une intégration plus poussée avec les gisements nationaux, El Hadjar pourrait redevenir un moteur clé de l’économie algérienne, tout en soutenant les ambitions du pays à l’échelle continentale et internationale.


En somme, la relance du complexe d’El Hadjar marque le retour d’une vision industrielle structurante, fondée sur la transformation locale des ressources et la valorisation des potentialités nationales. Reste désormais à concrétiser cette vision par des actions tangibles et un suivi rigoureux pour que ce géant de l’industrie retrouve enfin la place qui lui revient.

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