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Lutte contre le braconnage : plus de 1 200 espèces sauvages protégées saisies au premier semestre 2025

La Direction générale des forêts (DGF) a saisi plus de 1 200 espèces sauvages protégées au cours des six premiers mois de l’année 2025, dans le cadre d’une campagne nationale de lutte contre le braconnage et le trafic illicite de la faune, menée en coordination avec la Gendarmerie nationale, la police et les douanes.

Parmi les espèces saisies, 420 ont été retrouvées vivantes, selon les dernières données de la DGF. 357 d’entre elles ont pu être relâchées dans leur habitat naturel, tandis que les autres, blessées ou mortes, ont été confiées aux services vétérinaires pour prise en charge ou analyse.

La tortue mauresque en tête des espèces victimes

Durant le deuxième trimestre de 2025, 141 animaux protégés ont été interceptés, dont 6 fennecs et 5 tortues mauresques mortes. Ces dernières continuent de figurer parmi les principales cibles du braconnage. 111 tortues ont ainsi été saisies dans la wilaya de Sétif, dont 105 relâchées par les agents forestiers.

Des espèces telles que 2 tortues marines, 6 rossignols et 3 bulbuls des jardins ont également été relâchées dans la nature, tandis que d’autres animaux ont été confiés à des zoos pour soins, en attendant leur réintroduction dans leur milieu naturel.

Un arsenal juridique pour préserver la faune algérienne

L’Algérie s’appuie sur un cadre réglementaire solide pour protéger sa biodiversité. Le décret exécutif n° 12-235 du 24 mai 2012 dresse une liste de 374 espèces protégées, tandis que la loi n° 06-14 accorde une protection spéciale à 23 espèces menacées, telles que la gazelle dorcas, la gazelle dama, le léopard du Sahara, ou encore l’outarde houbara.

Sur le plan international, l’Algérie est signataire de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées) et de la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices, témoignant de son engagement à protéger les espèces en danger, comme le léopard du Sahara ou la gazelle de l’Atlas.

Focus sur le macaque de Barbarie, espèce emblématique et menacée

Parmi les espèces protégées, la responsable du Bureau de régulation des activités de chasse a cité le macaque de Barbarie, espèce endémique des montagnes algériennes (Chréa, Chiffa, Béjaïa, Kherrata). Victime du trafic illégal, surtout lorsqu’il est encore jeune, cet animal est souvent abandonné par ses acquéreurs lorsque son comportement devient agressif à l’âge adulte, compliquant son retour en milieu naturel.

Classé comme espèce menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le macaque de Barbarie est également inscrit à l’Annexe II de la CITES et bénéficie d’une protection légale en Algérie depuis 2012.

Le rôle essentiel de la société civile dans la préservation

La responsable de la DGF a tenu à saluer l’action des associations environnementales et des chasseurs responsables, qui jouent un rôle de veille sur le terrain. Leur implication contribue à la dissuasion du braconnage, à la surveillance des habitats naturels et à la prévention des incendies.

Elle a également évoqué les perspectives offertes par l’agriculture désertique et la création de mares artificielles, qui pourraient devenir des zones de vie pour la faune locale et des points d’étape pour les oiseaux migrateurs, renforçant ainsi la résilience écologique des territoires sahariens.

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