Médéa : accélération du chantier ferroviaire Boughezoul–Ksar El Boukhari, maillon stratégique du corridor Alger – Tamanrasset
La wilaya de Médéa a abrité une importante réunion technique consacrée au suivi du projet de ligne ferroviaire reliant Boughezoul à Ksar El Boukhari sur une distance de 42 kilomètres. Cette rencontre, tenue au siège de la wilaya et présidée par le wali Djilali Doumi, avait pour principal objectif de lever les contraintes administratives et techniques susceptibles de ralentir l’avancement des travaux.
Les participants – représentants des entreprises de réalisation, responsables techniques, cadres de l’administration locale et représentants de l’ANESRIF (Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires) – ont notamment examiné en détail les difficultés liées au déplacement des réseaux d’eau potable, d’électricité et de gaz situés le long du tracé. La question de la libération des emprises destinées à accueillir l’infrastructure ferroviaire a également été au centre des discussions.
Le wali a donné des instructions fermes pour que l’ensemble des obstacles recensés sur le terrain soient traités dans les plus brefs délais, insistant sur la nécessité d’une coordination étroite entre tous les services concernés. Par ailleurs, la logistique du chantier a fait l’objet d’un point détaillé : un plan d’approvisionnement en gravier et en sable a été élaboré afin de garantir la régularité et la qualité des travaux.
Ce tronçon ferroviaire, confié à un groupement d’entreprises nationales sous la supervision de l’ANESRIF, s’inscrit dans le cadre d’un projet national d’envergure visant à relier le nord du pays au Grand Sud. Il constitue l’un des maillons essentiels de l’axe Alger–Tamanrasset, destiné à renforcer la connectivité interrégionale et à soutenir le développement économique le long de son tracé.
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, avait donné le coup d’envoi officiel du chantier le 24 mars dernier, soulignant la portée stratégique de cette infrastructure tant sur le plan économique que politique. Il avait également rappelé que les études des autres segments – notamment Chiffa–Ksar El Boukhari et Laghouat–El Meniaa–Aïn Salah–Tamanrasset – sont achevées et pourront être lancées dès la mobilisation des financements nécessaires.
L’impact attendu de la ligne Boughezoul–Ksar El Boukhari dépasse la simple modernisation du réseau ferroviaire national. Elle devrait contribuer à désengorger le trafic routier, particulièrement sur les axes centraux, tout en accroissant le transport de marchandises vers le Sud. En facilitant les flux logistiques, cette infrastructure pourrait devenir un levier pour l’implantation d’activités industrielles, minières et commerciales dans les régions qu’elle traverse.
Les retombées économiques locales sont également considérables : la réalisation de cette ligne devrait générer de nombreux emplois directs et indirects, relancer des chantiers locaux et stimuler l’activité des PME spécialisées dans les travaux publics et les services annexes.
À l’échelle continentale, l’axe Alger–Tamanrasset est appelé à jouer un rôle de premier plan dans le corridor de transport africain, en lien avec la route transsaharienne. Dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), il pourrait offrir à l’Algérie une plateforme stratégique pour intensifier les échanges commerciaux avec les pays du Sahel et de l’Afrique subsaharienne, tout en consolidant son rôle de carrefour logistique régional.
Le tracé complet de l’axe Alger–Tamanrasset couvrira plusieurs wilayas, dont Blida, Ghardaïa, El Meniaa et Aïn Salah, avant d’atteindre les confins sahariens. Pour la section Boughezoul–Ksar El Boukhari, la durée prévisionnelle des travaux est estimée à 18 mois, selon les projections des responsables du projet.
En engageant ce chantier, les autorités entendent non seulement améliorer la mobilité et désenclaver les régions éloignées, mais aussi jeter les bases d’un réseau ferroviaire national plus moderne, intégré aux grands corridors de transport africains, et capable de soutenir durablement la croissance économique du pays.
