L’Algérie mise sur l’innovation pharmaceutique pour conquérir les marchés africains et arabes
Par : Amani H.
L’industrie pharmaceutique nationale amorce un tournant stratégique en mettant l’accent sur la production de médicaments innovants, dans le but de renforcer sa présence sur les marchés extérieurs, notamment africains et arabes. Cette nouvelle orientation a été présentée par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, lors d’une visite de travail à Sidi Bel Abbès.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’adopter un modèle basé sur la recherche et le développement, permettant la fabrication de médicaments à forte valeur ajoutée. Cette approche vise à répondre aux défis sanitaires actuels tout en consolidant les capacités de production acquises à l’échelle nationale et continentale.
M. Kouidri a affirmé que l’ouverture vers les marchés africains et arabes constitue une priorité du programme gouvernemental. Il a souligné que les médicaments produits localement représentent déjà 25 % de la production pharmaceutique africaine, un chiffre qu’il espère voir progresser grâce à cette nouvelle dynamique.
Il a salué les avancées réalisées dans la production locale, qui couvre aujourd’hui près de 80 % des besoins nationaux. Toutefois, selon lui, la souveraineté pharmaceutique ne saurait se limiter à l’autosuffisance intérieure. Elle implique également une présence active sur les marchés internationaux à travers des produits conformes aux normes mondiales.
À ce titre, il a annoncé l’achèvement imminent, prévu pour octobre, des démarches en vue de l’obtention du Certificat de maturité de niveau 3 délivré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce certificat permettra de doter l’Algérie d’un système de régulation reconnu à l’échelle internationale, facilitant l’exportation des produits pharmaceutiques.
Par ailleurs, le ministre a appelé à renforcer la production locale de matières premières, un maillon stratégique encore dépendant de l’importation. Lors d’une visite dans la wilaya de Tlemcen, à l’occasion du lancement d’une usine dédiée à la fabrication de matières premières pour médicaments hormonaux, il a exhorté les opérateurs privés à s’impliquer davantage dans ce segment. Il a également encouragé la coopération avec le groupe public Saidal, engagé dans plusieurs projets industriels d’envergure.
Dans cette perspective, trois usines de production de matières premières seront mises en service par Saidal d’ici la fin de l’année, et d’autres suivront dans les prochaines années. L’objectif affiché est de réduire une facture d’importation estimée à 6 milliards de dinars et de garantir l’autosuffisance nationale dans ce domaine.
En conclusion, le ministre a insisté sur l’importance de préserver les acquis de l’industrie pharmaceutique nationale, tout en continuant à développer de nouveaux produits innovants et compétitifs sur le marché international.