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Algérie–Nigeria : une convergence stratégique autour du gazoduc transsaharien et de la coopération énergétique africaine

L’Algérie et le Nigeria ont réaffirmé leur engagement commun à faire avancer le projet du gazoduc transsaharien (TSGP) et à renforcer leur coopération énergétique. Ce projet, considéré comme un pilier de l’intégration énergétique du continent africain, vise à acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via le territoire algérien, tout en desservant les marchés africains sur son passage.

Le TSGP au cœur des échanges bilatéraux

À l’occasion de la visite du ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, à Alger, une série de discussions s’est tenue avec ses homologues algériens, Ahmed Attaf (Affaires étrangères) et Mohamed Arkab (Énergie et Mines). Le TSGP a été au centre de ces échanges, les deux parties qualifiant ce méga-projet d’infrastructure « structurante » et d’intérêt stratégique continental, en réponse à la demande croissante en énergie en Afrique et en Europe.

Le ministre algérien de l’Énergie a affirmé que l’étude de faisabilité technique et économique, lancée en mars 2025, a considérablement progressé, et fait déjà l’objet d’évaluations conjointes. De son côté, le ministre nigérian a souligné que le projet est « réel et en cours de réalisation », notamment grâce aux efforts du Nigeria pour raccorder le nord du pays à son réseau gazier.

Vers une coopération énergétique élargie et adaptée à la transition

Au-delà du TSGP, les deux pays ont exprimé leur volonté d’étendre leur coopération à des domaines stratégiques de la transition énergétique, notamment les énergies renouvelables, l’hydrogène vert, l’interconnexion électrique régionale ainsi que la formation et le transfert de compétences. Cette diversification reflète une volonté partagée d’adapter leurs systèmes énergétiques aux enjeux climatiques et aux nouvelles réalités du marché.

Cette ambition s’accompagne également d’une coordination renforcée au sein des instances africaines et internationales, comme l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO), l’OPEP et le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF).

Mohamed Arkab a profité de cette occasion pour rappeler que cette dynamique s’intègre pleinement dans la stratégie d’expansion africaine de Sonatrach et de Sonelgaz, destinée à promouvoir un développement durable et partagé sur le continent.

Le G4 africain : un moteur pour l’intégration continentale

La journée a également été marquée par la tenue d’une réunion du Groupe des Quatre (G4), qui regroupe l’Algérie, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie. Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu les chefs de la diplomatie de ce groupe stratégique, né en 2022, pour coordonner les positions africaines sur les enjeux clés : sécurité, énergie, économie.

Cette rencontre intervient dans un contexte africain en pleine recomposition géopolitique, où les puissances régionales cherchent à construire une gouvernance continentale souveraine, portée par les Africains eux-mêmes. Le TSGP incarne cette vision d’une Afrique capable de développer des projets structurants à haute valeur ajoutée, tout en s’affranchissant progressivement des dépendances extérieures.


En somme, les discussions algéro-nigérianes et les travaux du G4 traduisent une volonté claire de repenser la coopération Sud-Sud autour de projets concrets, à commencer par le TSGP, véritable épine dorsale d’une nouvelle architecture énergétique panafricaine.

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