Israël annonce une pause humanitaire quotidienne à Gaza après des pressions internationales accrues
Par : Amani H.
Après plusieurs semaines de pressions internationales croissantes visant à obtenir un accès humanitaire à la bande de Gaza, Israël a annoncé ce dimanche l’instauration d’une pause humanitaire quotidienne dans certaines zones du territoire palestinien. Cette mesure, présentée comme une initiative visant à faciliter l’acheminement de vivres et d’autres biens de première nécessité à une population plongée dans la détresse, a été saluée comme un premier pas, bien que tardif, par plusieurs observateurs diplomatiques. Elle intervient alors que la situation humanitaire dans l’enclave est jugée catastrophique par les Nations unies et les ONG présentes sur le terrain.
Depuis le 7 octobre 2023, date du début de la guerre entre Israël et le Hamas, Gaza vit sous un siège permanent. Début mars, les autorités sionistes avaient encore renforcé ce blocus en imposant un verrouillage presque total des points d’entrée de l’aide humanitaire, aggravant des pénuries déjà alarmantes. Ce n’est qu’à la fin mai que certains passages ont été timidement rouverts. Mais pour de nombreux habitants, ces allègements sont restés insuffisants : les réserves de nourriture sont au plus bas, les médicaments manquent cruellement, et l’accès à l’eau potable reste extrêmement limité. Face à cette réalité, l’ONU a récemment mis en garde contre une famine imminente, notamment parmi les enfants, chez qui la malnutrition est en forte hausse.
Des livraisons par air et par voie terrestre
Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée israélienne a déclaré avoir mené une opération de parachutage d’aide humanitaire au-dessus de Gaza. Selon ce document, diffusé notamment sur la messagerie Telegram, sept lots d’aide contenant de la farine, du sucre et des conserves ont été largués au cours de l’opération. Ces envois ont été réalisés en coordination avec des organisations internationales, sous la direction du COGAT, une entité du ministère israélien de la Défense chargée de la gestion des affaires civiles dans les territoires palestiniens.
Aucune déclaration officielle n’a pour l’heure été faite par l’ONU ou par les principales ONG opérant dans la bande de Gaza à propos de ces largages. Cependant, des sources humanitaires ont fait part de leur prudence, indiquant qu’elles attendaient de voir les effets réels sur le terrain de ces opérations, souvent critiquées pour leur efficacité limitée et les risques qu’elles font peser sur les civils.
Parallèlement, un mouvement a commencé à se dessiner aux frontières. Ce dimanche, plusieurs camions d’aide humanitaire ont franchi le poste-frontière de Rafah, reliant l’Égypte au sud de la bande de Gaza. Des images diffusées par l’Agence France-Presse montrent de longues files de camions chargés de sacs blancs marqués du logo du Programme alimentaire mondial. Ces véhicules ont traversé le terminal du côté égyptien, pour rejoindre les zones palestiniennes où les besoins sont parmi les plus urgents.
La Jordanie, très active sur le plan humanitaire depuis le début du conflit, a elle aussi intensifié ses efforts. Amman a fait savoir qu’un important convoi composé de 60 camions transportant 962 tonnes de nourriture et de farine était en route vers le nord de la bande de Gaza. Contrairement à la majorité des convois qui passent par Rafah ou Kerem Shalom, ce convoi jordanien est censé emprunter le passage de Zikim, un point d’entrée israélien, ce qui pourrait faciliter sa progression vers les zones les plus durement touchées.
