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L’État attribue des espaces gratuits aux agriculteurs dans les marchés de gros pour casser la spéculation

Dans un geste fort en faveur d’un commerce équitable et transparent, le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a ordonné l’attribution gratuite d’espaces aux agriculteurs dans l’ensemble des marchés de gros relevant de la société publique Magros.

Cette décision stratégique, prise à la veille de la haute saison agricole, vise à rétablir un lien direct entre les producteurs et les consommateurs, tout en luttant contre les pratiques spéculatives qui faussent la formation des prix sur le marché. Lors d’une réunion consacrée à l’évaluation des programmes sectoriels, le ministre a insisté sur l’urgence de protéger les agriculteurs contre l’exploitation économique et de garantir aux citoyens un accès à des produits frais à des prix raisonnables.

L’initiative permet aux producteurs d’écouler directement leurs récoltes dans les centres de distribution régionaux, sans passer par des intermédiaires souvent accusés de gonfler artificiellement les prix. Elle vise ainsi à valoriser l’effort agricole national, préserver le pouvoir d’achat des consommateurs et instaurer une concurrence saine et équitable.

Le ministère a également appelé les grands producteurs de fruits à traiter directement avec les principaux grossistes, rompant ainsi avec la dépendance aux réseaux informels. Des instructions ont été données aux services de contrôle pour assurer un suivi rigoureux de la structure des prix et garantir la transparence des transactions commerciales.

Cette mesure s’inscrit dans une vision plus large portée par le ministère, fondée sur la « libération des mécanismes de marché dans un cadre transparent et équitable ». Elle ambitionne de reconfigurer durablement les circuits de distribution en Algérie en plaçant l’agriculteur au cœur de la chaîne de valeur.

Pour l’économiste M’hamed Hamidouche, cet accès direct aux marchés constitue « un levier structurant pour rééquilibrer la chaîne de valeur agricole ». Il souligne toutefois que cette décision, bien que positive, devra s’accompagner de réformes plus larges, incluant la modernisation de la logistique, la numérisation des flux commerciaux, la traçabilité des produits et la transparence dans la formation des prix.

À l’heure où l’agriculture est un pilier de la sécurité alimentaire nationale, cette initiative pourrait bien marquer un tournant dans les politiques de régulation du marché et contribuer à une meilleure justice économique entre producteurs et consommateurs.

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