Zelensky critique l’UE pour un soutien financier “insuffisant” : les 150 milliards promis toujours absents
Par : Amani H.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé lundi sa frustration face à ce qu’il qualifie de manque de soutien concret de la part de l’Union européenne, malgré les promesses répétées de financement en faveur de l’Ukraine. Il pointe du doigt un engagement de 150 milliards d’euros que Kiev attend toujours de voir se concrétiser.
« Nous ne voyons pas le résultat. C’est une question qui relève à la fois de l’OTAN et de l’UE », a déclaré le président ukrainien lors d’une intervention médiatique, soulignant que dix pays européens seraient prêts à débloquer les fonds, mais que l’Ukraine n’a, pour l’heure, reçu aucun versement.
Cette somme, présentée comme une enveloppe d’aide sous forme de garanties ou de crédits, devait appuyer l’Ukraine dans ses efforts de reconstruction et de défense face à l’invasion russe. Mais aucun décaissement concret n’a été effectué, alimentant la colère de Zelensky et la lassitude croissante à Kiev.
Du côté européen, les explications ne tardent pas. 🇪🇺 Andrius Kubilius, commissaire européen à la Défense, a clarifié la position de Bruxelles :
« L’Union européenne ne peut pas financer directement l’achat d’armes américaines, et les pays membres sont réticents à puiser dans le fonds de crédit paneuropéen. »
Autrement dit, l’Europe ne veut pas — ou ne peut pas — assumer seule le coût du soutien militaire à l’Ukraine, surtout lorsque celui-ci implique des achats hors du continent. Plusieurs capitales européennes se montrent en effet de plus en plus prudentes, entre contraintes budgétaires internes et hésitations politiques face à l’enlisement du conflit.
Un fossé croissant se creuse donc entre les attentes de Kiev et les capacités (ou volontés) européennes, remettant en question l’efficacité de la solidarité affichée depuis 2022.
Ce nouvel épisode souligne les tensions persistantes entre promesses et réalité dans l’aide occidentale à l’Ukraine, à un moment critique où Kiev peine à obtenir de nouveaux soutiens tangibles sur les plans militaire, économique et diplomatique.