Inclusion financière et modernisation bancaire freinées par des obstacles structurels
Une étude récente menée par Sabrina Ould Abdeslma-Hamaz et Mohamed Achir, enseignants à l’université de Tizi-Ouzou, met en lumière les limites de l’inclusion financière en Algérie, illustrées par une forte circulation de monnaie fiduciaire. Cette situation, selon les chercheurs, reflète une économie informelle dominante et une faible intégration du public au système bancaire officiel.
Les auteurs relèvent que, malgré les ajustements monétaires entrepris ces dernières années — notamment la révision des taux directeurs et la régulation de la masse monétaire —, l’impact reste partiellement limité par des contraintes structurelles persistantes. Parmi elles, la faible densité bancaire sur le territoire, particulièrement dans les zones rurales et isolées, et une méfiance envers les institutions financières.
L’étude note également que la politique monétaire menée par la Banque d’Algérie depuis 2019 a permis certaines avancées en matière de bancarisation et de dynamisation de l’activité bancaire. Toutefois, ces progrès ne suffisent pas à enclencher une inclusion financière large et équitable, faute d’un environnement institutionnel et logistique suffisamment solide.
En parallèle, les innovations FinTech enregistrent un développement encourageant et traduisent une volonté de modernisation du secteur financier national. Cependant, leur impact reste limité par le manque d’infrastructures numériques, de régulations adaptées et d’initiatives d’éducation financière.
Les chercheurs recommandent une meilleure coordination entre les acteurs traditionnels et les opérateurs numériques, afin de tirer pleinement parti des innovations technologiques. Ils appellent également à des réformes structurelles profondes, à une modernisation du cadre réglementaire et à un renforcement de la sensibilisation du public aux outils financiers.
Pour que la politique monétaire puisse pleinement jouer son rôle dans la promotion d’une croissance inclusive et durable, elle devra être accompagnée de mesures complémentaires ciblant l’amélioration de l’accès aux services financiers, la confiance institutionnelle et la transformation numérique du secteur.