Eco 2Actualités Economie 

L’Algérie amorce une nouvelle ère industrielle fondée sur la mutualisation et l’intégration nationale

L’industrie nationale entre dans une nouvelle phase stratégique avec une orientation ambitieuse visant à dynamiser la production locale et renforcer l’autonomie économique du pays. En déplacement dans la wilaya de Batna, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a présenté les grandes lignes d’une stratégie axée sur la mutualisation des ressources industrielles et la création d’un véritable écosystème collaboratif.

Cette nouvelle approche repose sur un principe fondamental : la mise en commun des capacités de production, des compétences et des expertises existantes à travers le territoire. « Chaque industriel disposant d’un outil de production ou d’un savoir-faire peut désormais intervenir dans la chaîne de valeur d’autres opérateurs », a expliqué le ministre. À titre d’exemple, une unité d’estampage ne sera plus cantonnée à ses propres besoins, mais pourra desservir divers secteurs, augmentant ainsi l’efficacité et la rentabilité du tissu industriel.

Cette logique de mutualisation vise à générer un effet de volume, optimiser les investissements et réduire les dépenses en devises, autant d’objectifs essentiels dans le cadre de la stratégie nationale d’autonomisation productive.

Un guide de l’intégration industrielle en cours d’élaboration

Pour appuyer cette dynamique, le ministère travaille actuellement à la mise en place d’un guide national de l’intégration industrielle. Ce référentiel, qui sera publié prochainement, recensera l’ensemble des producteurs, sous-traitants et fournisseurs locaux. Il permettra d’avoir une cartographie claire des capacités industrielles nationales, incluant les matières premières, les normes techniques et les certifications existantes.

« Ce guide apportera une visibilité inédite à l’ensemble des acteurs industriels et facilitera la mise en relation entre les différentes filières de production », a souligné M. Ghrieb. Il comprendra notamment une liste détaillée des fabricants de pièces de rechange, contribuant à une meilleure coordination des efforts et à une valorisation accrue des ressources nationales.

Batna, symbole de la relance industrielle

La wilaya de Batna, au cœur de cette nouvelle impulsion industrielle, a été mise à l’honneur lors de la visite ministérielle à travers plusieurs projets majeurs. À Zahana El Beïda, le ministre a inspecté le chantier de l’usine Sokon, destinée à la fabrication de véhicules utilitaires, avec à la clé plus de 1 300 emplois.

À Kechida, il a visité les installations de l’usine GMI spécialisée dans les camions et bus, ainsi que ses unités de production connexes. À Oued Chaâba, le complexe Tirsam, actif dans les équipements agricoles et camions, a également attiré l’attention du ministre qui s’est enquis de ses performances et perspectives d’évolution.

La visite s’est poursuivie à Djerma avec l’usine de céramique « Sandale », la plus grande du pays, produisant plus de 14 000 m² par jour et employant 300 travailleurs. Le ministre a également visité l’unité de sanitaires en céramique du groupe Céram Décor, dont la capacité annuelle atteint un million de pièces, avec une extension prévue pour doubler la production et créer jusqu’à 1 200 emplois.

Une souveraineté industrielle en construction

Pour Sifi Ghrieb, ces projets industriels ne constituent pas des initiatives isolées, mais s’inscrivent dans un cadre cohérent visant à bâtir une souveraineté industrielle solide. Il s’agit de favoriser l’intégration locale, le transfert de technologies et la formation de ressources humaines qualifiées. L’objectif est clair : réduire la dépendance aux importations, structurer un tissu industriel résilient et positionner l’Algérie comme un acteur régional et international de premier plan.

Cette nouvelle politique industrielle, qui mise sur la synergie entre les secteurs et la mise en valeur du potentiel national, marque un tournant décisif dans la quête d’un développement durable et autonome.

Articles relatifs

Leave a Comment