Hommage au maître Mohamed-Amine Mesli au Centre culturel algérien de Paris
Le Centre culturel algérien de Paris organise, ce mardi 11 juin, une rencontre-hommage dédiée à une figure majeure de la musique andalouse : le maître Mohamed-Amine Mesli. Cet événement, placé sous le thème de l’héritage du maître, sera suivi, le 14 juin, d’un concert exceptionnel de l’Ensemble andalou de Paris, qui rendra à son tour hommage à ce passionné de musique et infatigable chercheur.
Né en 1955 à Tlemcen, Mohamed-Amine Mesli a été initié très jeune aux subtilités de la musique andalouse dans les rangs du lycée Benzerdjeb, sous l’égide de Cheikh Mustapha Brixi, élève du légendaire El Arbi Bensari. À 15 ans, il rejoint Oran avec sa famille, où il poursuit sa formation artistique au sein de l’association Nassim El Andalous, dirigée par Cheikh Yahia Ghoul, tout en menant parallèlement des études en chirurgie dentaire.
À la suite du départ de Yahia Ghoul pour les États-Unis, où ce dernier se consacrera à la diffusion de la musique andalouse à travers conférences et concerts, Mohamed-Amine Mesli prend les rênes de Nassim El Andalous. Durant deux décennies, il insuffle un souffle nouveau à l’association en intégrant la recherche et la rigueur scientifique dans l’approche pédagogique et artistique de l’orchestre. Sous sa direction, l’ensemble devient un véritable laboratoire musical, remettant en lumière des pièces oubliées grâce à des recherches méticuleuses et des témoignages d’anciens maîtres.
Cette période est aussi marquée par de nombreux hommages rendus à de grandes figures du patrimoine musical andalou, telles que Cheikh Brixi, Cheikh Omar Bekhchi ou encore Cheikh Redouane.
En 2001, encouragé par son ami Abdelkrim Bensid — alors chef d’orchestre de l’Association des Airs Andalous de Paris — Mohamed-Amine Mesli rejoint cette prestigieuse formation parisienne. Il y apporte une nouvelle vision, alliant rigueur académique et passion communicative.
Décédé prématurément en 2006 à l’âge de 51 ans, Mohamed-Amine Mesli laisse derrière lui un legs musical inestimable. Sa disparition a été celle d’un pilier de la tradition andalouse, d’un passeur de mémoire et d’un bâtisseur de savoir. Après l’hommage vibrant rendu à maître Yahia Ghoul en mai 2024, l’Ensemble andalou de Paris, sous la présidence de Tewfik Bouabdallah et la direction artistique de Abdelkrim Bensid, souhaite à travers ces deux événements de juin saluer la mémoire de ce musicien d’exception, dont l’héritage reste plus vivant que jamais.
