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L’acier algérien sous pression aux États-Unis : vers une redéfinition des marchés d’exportation

Les exportations d’acier algérien vers les États-Unis font actuellement l’objet de deux requêtes déposées par la Rebar Trade Action Coalition (RTAC), qui accuse l’Algérie — aux côtés de la Bulgarie, de l’Égypte et du Vietnam — de pratiquer des prix de dumping et de bénéficier de subventions jugées illégales au regard du droit commercial américain. Ces actions surviennent alors que de nouvelles taxes douanières, avoisinant 30 % pour l’Algérie, doivent prochainement entrer en vigueur, menaçant la compétitivité des producteurs algériens sur ce marché clé.

Une enquête du département du commerce américain imminente

Le 24 juin, le département américain du Commerce entamera une enquête pour examiner les allégations formulées par la RTAC. Cette coalition affirme que les barres d’armature importées d’Algérie sont vendues sur le marché américain à un prix nettement inférieur à leur valeur réelle — avec des taux de dumping estimés entre 145,16 % et 166,38 % — et qu’elles bénéficieraient de subventions accordées par les gouvernements des pays mis en cause, dont l’Algérie.

Les produits concernés couvrent un large éventail de barres d’armature, indépendamment de leur composition, de leur traitement ou de leur transformation ultérieure, y compris dans des pays tiers.

Impact potentiel sur les exportateurs algériens

Le marché américain s’est imposé ces dernières années comme un débouché majeur pour l’acier algérien, avec un pic historique en 2023, où 485 000 tonnes avaient été exportées. En 2024, ces volumes ont chuté à 100 000 tonnes, illustrant déjà une tendance inquiétante face à l’évolution de la réglementation américaine.

Pour des entreprises comme Tosyali Algérie ou Algérie Qatari Steel, ces restrictions pourraient signifier une perte significative de parts de marché et un recul dans une stratégie d’exportation jusque-là dynamique.

Une diversification des marchés devenue vitale

Face à cette menace, les sidérurgistes algériens misent sur la diversification géographique de leurs débouchés. Ces dernières années, ils ont conquis de nouvelles parts de marché, notamment en Afrique et en Europe, en adaptant leur production aux normes internationales les plus exigeantes.

Grâce à l’obtention de certifications de conformité, les producteurs algériens disposent aujourd’hui des atouts nécessaires pour continuer à exporter malgré les turbulences sur le marché nord-américain. Le marché européen, en particulier, attire l’attention comme un relais de croissance stratégique.

Une industrie résiliente dans un contexte mondial concurrentiel

Si les mesures envisagées par Washington représentent un coup dur pour l’industrie sidérurgique algérienne, la demande mondiale en acier reste soutenue. Cela devrait permettre aux producteurs algériens de maintenir leurs capacités d’exportation, à condition de poursuivre les efforts en matière de qualité, de compétitivité et de positionnement commercial.

L’épisode américain souligne néanmoins la vulnérabilité des exportateurs face aux politiques commerciales protectionnistes, et la nécessité de bâtir une stratégie d’exportation diversifiée, structurée et durable.

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