La 12e édition du Festival international du Cinéma d’Alger (FICA) se tiendra du 4 au 10 décembre 2025 à Alger
La 12e édition du Festival international du Cinéma d’Alger se tiendra du 4 au 10 décembre 2025 dans la capitale algérienne. L’annonce officielle, faite par la direction du festival, a été accueillie avec enthousiasme par les professionnels du septième art, les cinéphiles et les acteurs culturels nationaux et internationaux, impatients de découvrir la nouvelle programmation d’un festival qui s’est imposé au fil des années comme une plateforme incontournable du cinéma engagé.
Créé en 2009 sous l’appellation initiale de « Journées du film engagé », le festival est né dans un contexte où la nécessité de porter un regard critique sur les réalités politiques, sociales et humaines à travers le cinéma était de plus en plus pressante. Depuis ses débuts, l’événement s’est donné pour mission de faire résonner les voix marginalisées, de questionner les récits dominants et de mettre en lumière des œuvres cinématographiques qui traitent de questions fondamentales : luttes pour la liberté, droits humains, justice sociale, mémoire, environnement, identités multiples.
Au fil de ses éditions, le festival a évolué, gagnant en envergure, en réputation et en structuration. Il est devenu l’un des rendez-vous les plus attendus de la scène cinématographique algérienne, tout en s’ouvrant de manière constante à des cinéastes venus des quatre coins du monde. Chaque année, le FICA présente une sélection exigeante et riche de films en provenance de divers continents, avec une attention particulière portée aux productions africaines, arabes et méditerranéennes, souvent absentes des circuits commerciaux internationaux.
La 11e édition du FICA, tenue en décembre 2022, avait offert un aperçu éclatant de cette ambition. Durant une semaine, soixante films avaient été projetés, comprenant vingt-cinq longs métrages, courts métrages et documentaires, tous en compétition officielle. Ces œuvres avaient été choisies pour leur qualité artistique, mais aussi pour la pertinence de leurs sujets, leur engagement, leur portée sociale et leur capacité à émouvoir, à déranger ou à éveiller les consciences.
Outre les projections, le festival accorde une place essentielle à la formation et au débat. La dernière édition en date avait été marquée par l’organisation de trois master class de haut niveau, qui avaient réuni des professionnels du cinéma, des chercheurs, des étudiants en audiovisuel et des journalistes. La première avait exploré les frontières floues entre le documentaire et la fiction, un sujet central à l’heure où de nombreux cinéastes hybrident les genres pour mieux rendre compte de la complexité du réel. La deuxième master class s’était penchée sur la relation entre cinéma et environnement, interrogeant la manière dont le cinéma peut sensibiliser aux crises écologiques actuelles. La troisième, plus technique, avait mis en lumière le métier de comédien, avec des échanges sur la formation, l’interprétation, la direction d’acteurs et les défis spécifiques rencontrés dans le contexte du cinéma engagé.
L’une des séquences les plus émouvantes de cette 11e édition fut l’hommage rendu à la fondation palestinienne « Shashat pour le cinéma de femmes », une organisation active depuis 2005 dans le soutien à la jeune création cinématographique féminine palestinienne. Cet hommage avait permis de souligner l’importance du regard des femmes dans les sociétés en conflit, de valoriser une parole souvent minorée et de rappeler la place essentielle de la solidarité artistique et culturelle entre peuples.
Comme chaque année, le palmarès du FICA reflète la diversité et la richesse des œuvres en compétition. Le festival attribue un Grand Prix pour le meilleur long métrage, considéré comme la distinction suprême. D’autres prix viennent compléter cette reconnaissance : prix du jury, prix de la meilleure réalisation, du meilleur scénario, de la meilleure interprétation féminine et masculine, du meilleur montage, de la meilleure photographie et de la meilleure bande originale. Dans les catégories court métrage de fiction et documentaire, le jury peut également accorder une mention spéciale pour saluer l’originalité ou la pertinence d’un film. Enfin, le public est lui aussi invité à faire entendre sa voix à travers l’attribution du Prix du public, un indicateur précieux de l’écho qu’un film peut avoir au-delà des considérations critiques.
En 2025, la 12e édition du FICA s’inscrira dans une continuité, tout en visant à élargir encore son rayonnement. Elle ambitionne de renforcer les passerelles entre les cinémas du Sud, de favoriser les coproductions et les échanges d’expériences, de soutenir les jeunes talents et de défendre un cinéma qui ne se contente pas de divertir, mais qui interroge le monde. La programmation, qui sera dévoilée dans les semaines à venir, promet déjà d’aborder les grands enjeux contemporains, du changement climatique aux conflits armés, de la migration aux luttes féministes, en passant par les récits intimes et personnels qui, souvent, révèlent les fractures collectives.
Plus qu’un simple festival, le FICA est une tribune pour les films qui prennent parti, qui ne restent pas neutres, qui interrogent l’ordre établi et ouvrent des fenêtres vers d’autres possibles. À une époque où l’image est omniprésente mais où le sens se perd parfois dans le flux, ce festival rappelle avec force que le cinéma peut encore être un espace de résistance, de pensée, et de beauté engagée.