Massacres du 8 mai 1945… L’horreur poussée à son paroxysme.
L’ Algérie commémore, samedi prochain le 76 ème anniversaire des sanglants massacres du 8 mai 1945 qui ont fait plus de 45.000 morts; victimes de crime contre l’humanité dont la responsabilité hantera toujours l’Etat français. 8 mai 1945, une date dont les guelmois se souviendront toujours pour avoir été la proie d’une horreur qui a atteint son paroxysme car le colonialisme avait poussé sa machine de répression à ses extrêmes . Préparant leur crime à l’avance, les autorités coloniales empêchèrent les nationalistes algériens qui manifestaient pacifiquement, pancartes et emblème national déployés pour fêter la fin de la deuxième guerre mondiale et réclamer la liberté de leur pays du joug colonial . Sur ordre du sanguinaire André Achiari, alors sous-préfet en poste à cette époque, la marche est arrêtée et la police tire sur la foule , premier bilan : 4 morts et la suite est connue. Une véritable boucherie perpétrée sur les ordres du sinistre Achiary qui décréta le couvre-feu et fit armer la milice des colons qui se livra à un véritable carnage de la population musulmane. Les meurtriers avaient pour tâche de faire le maximum en infligeant le châtiment collectif le plus barbare à l’encontre d’une humanité démunie. Des centaines de musulmans furent fusillés sans jugement. Les miliciens ramassaient partout des gens pour les tuer.Les dépouilles furent jetées dans des puits et des fosses profondes . L’imagination meurtrière des miliciens sanguinaires fut poussée à son paroxysme quand ils décidèrent de mettre les cadavres dans des fours à chaux Kef El Boumba près d’Héliopolis pour dissimuler les traces de leurs crimes. Cette répression devait se poursuivre au-delà du 8 mai dans toute la région qui fut un véritable terrain de chasse à l’homme. La répression conjointement conduite par l’armée française et les milices déchaînées sera alors d’une incroyable violence ; exécutions sommaires, massacres de civils, bombardement de mechtas . Plus de 12.000 algériens furent froidement exécutés à Guelma lors de ces événements qui ont ensanglanté le pays. Cette répression aveugle et massive, délibérée et sans excuse , lâchement perpétrée au détriment de milliers d’innocents injustement et horriblement massacrés et dont les familles réclament encore en vain une enquête, un jugement où une simple explication a été un tournant décisif dans la lutte nationaliste. Car ces faits marquants que la mémoire dans un combat incessant contre l’oubli n’a pas le droit d’occulter, ont été les prémices incontestables qui ont coûvé dans toute sa dimension et sa teneur historiques.
Les brûlés vifs de Millésimo ; ces oubliés de l’Histoire
La pression coloniale infligée aux algériens a atteint son apogée de barbarie le 8 mai 1945 marquée par des arrestations et jugements collectifs. À Guelma, les forces du mal représentées par le sous-préfet Achiary , le commissaire Toquart et l’inspecteur Humbert se sont livrées à un véritable carnage de la population musulmane qui manifestait pacifiquement pour réclamer la libération de son à la fin de la deuxième guerre mondiale et se sont même étendues aux localités voisines . À Belkheir, Millésimo sous l’ère coloniale, l’imagination meurtrière des colons de ce village situé à 3 km de Guelma fut poussée à son extrême. Car après avoir éliminé les gens les plus influents qu’ils redoutaient, incendié leurs demeures et exterminé des familles entières à l’image des Kateb, ils décidèrent d’accomplir le comble de l’horreur en brûlant vifs des blessés, les achevant de la manière la plus hideuse.
En témoin oculaire de la folie coloniale, Kateb Yacine avait rendu hommage à ceux qui avaient connu cette tyrannie sanglante dans un poème paru en 1950: »Jeunes filles de ma tribu Votre silence me poursuit Et l’exil ajoute à la mort Et vos pleurs Rancunière campagne Des brûlés vifs de Millésimo »

Oui à Millésimo, les blessures sont toujours vivantes et les plaies ouvertes à jamais.
À « El Gantra »; le pont de la sortie Est de village, théâtre de l’odieux crime qui porte encore les traces du mal malgré le poids des ans , une dizaine de personnes blessées entassées les unes sur les autres ont été achevées par une horde de sanguinaires déchaînés sans foi ni loi qui les avaient immolées par le feu après les avoir aspergées d’essence, selon un témoignage de Ammi Touréche qui à l’âge de 18 ans avait vécu et survécu à l’événement, authentifiant ses dires par le cas Derradji Boufelfel ; un rescapé qui a pu échapper à la sentence en se confondant à la faveur de la nuit des les dédales de l’oued Zimba . Ce forfait d’une atrocité inimaginable qui reste sans égal dans l’histoire de l’humanité, marquant de façon indélébile la vie d’une communauté entière est à méditer profondément et toujours car l’oubli serait une trahison.
Comment les Kateb ont été exterminés.
Belkheir ex Millésimo ; localité située à 3 km à l’Est de Guelma n’a pas échappé à l’horreur et aux atrocités perpétrées en cette journée du 8 mai 1945 par des bourreaux sans foi ni loi , forts de leur triste statut de spoliateurs qui avaient d’abord dans leur mission macabre , visé les gens qu’ils redoutaient craintivement avant de généraliser leur infâme forfait. Poussant leur ignominie à l’extrême ,ils avaient forcé un certain Kateb Hassan ; un cousin à l’illustre romancier et dramaturge populaire Kateb Yacine qui était secrétaire de mairie,à prendre les armes et à exécuter ses pairs . Devant son refus catégorique d’abattre ses compatriotes, il fut fusillé sur le champ.Nafissa; son épouse qui était en état de grossesse assez avancé et qui avait accouru à la rescousse de son mari fut ignoblement ciblée de balles sans avoir eu le temps de dissuader les implacables sanguinaires pour essayer de sauver la vie de son mari . Brahim ; leur fils unique âgé de 8 ans et scolarisé en classe de CE1 ( Cours Élémentaire 1ère année ) venu innocemment à la recherche de ses parents ne fut pas épargné de la funeste hécatombe, car comme son père et sa mère, tout son petit être fut violemment et littéralement transpercé de balles meurtrières des maudits assassins , abrégeant ainsi injustement une vie innocence, inoffensive et non coupable. Pour immortaliser ces moments pénibles et douloureux, faits saillants dans la vie d’un peuple opprimé, écrasé par une barbarie tyrannique, touché dans ses entrailles les plus profondes , dépossédé de ses droits les plus élémentaires, événements incrustés profondément dans l’immortelle mémoire collective nationale, deux stèles ont été érigées ; l’une à l’entrée du village et l’autre à la mémoire du jeune écolier défunt, dans la cour de l’école qu’il fréquentait; débaptisée à l’orée de l’indépendance au nom du chahid HEDFI Bachir connu sous le nom de guerre « HARKATI ».
