Mobilisation inédite de journalistes français en solidarité avec Gaza

Par : Amani . H

Mercredi, des centaines de journalistes français se sont rassemblés sur la place de la Bastille, à Paris, pour exprimer leur solidarité avec leurs confrères palestiniens de Gaza, victimes d’une guerre d’extermination menée par Israël.

À l’appel de plusieurs syndicats et organisations de presse, les manifestants – venus de divers médias – ont occupé les marches de l’Opéra, dénonçant les attaques ciblées contre les journalistes dans l’enclave palestinienne.

Brandissant les portraits de reporters palestiniens tués depuis le 7 octobre 2023, certains participants se sont allongés au sol, vêtus de gilets de presse blancs maculés de rouge, symbolisant le sang versé. Des pancartes, des drapeaux palestiniens et des keffiehs accompagnaient les slogans appelant à « stopper le massacre des journalistes » et à « soutenir nos collègues ».

Youssef Habache, président du Syndicat des journalistes palestiniens en Europe, a dénoncé ce qu’il qualifie de « génocide à ciel ouvert » et a exhorté la communauté internationale à faire pression pour lever le blocus sur Gaza.

Pablo Aiquel, secrétaire général du syndicat SNG-CGT et représentant de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a souligné l’ampleur inédite des pertes dans la profession :

« Jamais notre métier n’a été autant ciblé. Le droit fondamental à l’information est en danger. »

Thibaut Bruttin, directeur général de Reporters sans frontières (RSF), a, pour sa part, regretté la lenteur de la réaction internationale :

« Ce rassemblement arrive tard… Peut-être trop tard. Je n’ai jamais vu un conflit où l’on cherche autant à criminaliser les journalistes après leur mort. »

À Marseille, une mobilisation similaire a réuni environ 160 personnes. Les noms des journalistes tombés à Gaza y ont été lus à voix haute, suivis d’une minute de silence.

Par ailleurs, une tribune parue dans Le Monde, co-signée par une quarantaine de rédactions et organisations – dont l’AFP – a dénoncé un « massacre sans précédent » et accusé l’armée israélienne d’imposer un black-out médiatique sur Gaza pour faire taire les témoins des crimes commis.

Selon le bureau d’information gouvernemental de Gaza, le nombre de journalistes palestiniens tués depuis le début de l’offensive israélienne a atteint 209 au 1er avril