Le président du CREA critique la bureaucratie et plaide pour un soutien renforcé à l’investissement
Le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a exprimé de vives préoccupations concernant les obstacles administratifs et bancaires qui freinent les investissements en Algérie. Lors de son intervention à la rencontre entre le président de la République et les opérateurs économiques, placée sous le thème « Algérie 2025 : l’année du succès économique », Moula a souligné que la bureaucratie, notamment les retards dans le traitement des dossiers ou l’absence de réponses, demeure un frein majeur à la croissance économique du pays.
Moula a précisé que ces dysfonctionnements engendrent des pertes économiques considérables et ralentissent la dynamique d’investissement. Il a insisté sur le fait que de nombreux opérateurs économiques continuent de subir les lourdeurs administratives, ce qui a pour effet d’alourdir les délais et parfois de faire échouer des projets prometteurs.
Dans ce contexte, le président du CREA a salué les réformes engagées par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), notamment sa transformation en guichet unique, qu’il a qualifiée de « tournant décisif » pour simplifier les démarches des investisseurs et rendre le système économique plus efficace. Cependant, il a plaidé pour que l’AAPI bénéficie de prérogatives accrues, afin de pouvoir orienter les projets en fonction des priorités économiques et sectorielles du pays. En exemple, il a cité l’initiative de création d’une zone dédiée à la production locale de fournitures scolaires, qui a permis de réduire la facture d’importation.
Concernant les exportations hors hydrocarbures, Kamel Moula a reconnu les progrès réalisés, mais a appelé à un soutien renforcé de cette dynamique, notamment à travers l’ouverture de bureaux de liaison pour les exportateurs performants et la promotion des produits algériens à l’international. Pour lui, l’exportation ne doit pas être une simple formalité administrative, mais doit devenir une véritable vitrine économique et diplomatique pour l’Algérie.
Le président du CREA a également mis en avant les secteurs prometteurs tels que l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique, l’électroménager et la céramique, qui, selon lui, possèdent un fort potentiel de compétitivité à l’export et pourraient aider à diversifier l’économie nationale. Il a rappelé que 13 712 nouveaux projets d’investissement avaient été enregistrés, générant ainsi des milliers d’emplois et contribuant à la dynamique économique du pays.
Enfin, Kamel Moula a salué les initiatives des opérateurs économiques en faveur des familles algériennes pendant le mois de Ramadan, qu’il a perçues comme un geste de citoyenneté économique, essentiel pour la stabilité sociale. Il a conclu en appelant à renforcer le patriotisme économique et à consolider la solidarité civile, afin de fortifier le front intérieur de l’Algérie face aux défis mondiaux, tout en assurant sa résilience face aux incertitudes économiques internationales.
