BADR et BNA : des bilans positifs et une montée en puissance de la finance islamique
Lors des récentes auditions devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), les directeurs généraux de la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR) et de la Banque Nationale d’Algérie (BNA) ont présenté des résultats encourageants, illustrant une dynamique soutenue d’adaptation et de modernisation au service de l’économie nationale.
BADR : soutien accru au développement territorial et au secteur privé
Institution de référence dans le financement du monde rural, de l’agriculture et des PME, la BADR a accordé en 2024 un total de 221 milliards de dinars en financements d’investissement, soit une hausse de 7 % par rapport à l’année précédente. Depuis sa création, le volume cumulé des crédits accordés par la banque atteint désormais 1.983 milliards de dinars.
Cette dynamique s’inscrit également dans une logique d’équilibre territorial. Les Hauts Plateaux ont bénéficié d’une hausse de 16 % des financements, contre 13 % pour les wilayas du Sud et 3 % dans le Nord, traduisant une volonté d’accompagner le développement dans les zones à fort potentiel mais historiquement moins desservies.
La BADR a également renforcé son appui au secteur privé, dont les financements ont progressé de 12 % en deux ans, contre 2 % pour le secteur public. Ce basculement confirme l’alignement de la banque sur la stratégie gouvernementale de promotion de l’initiative privée et de diversification économique.
Par ailleurs, la finance islamique prend une place croissante dans les activités de la BADR. Plus de 49 000 clients ont adopté cette formule conforme à la charia en 2024, pour un volume de financements atteignant 9,4 milliards de dinars, dont plus de la moitié destinés au secteur industriel. La banque prévoit de poursuivre le développement de cette offre, portée par une demande citoyenne soutenue.
BNA : digitalisation, financement massif et croissance de la finance islamique
De son côté, la BNA poursuit sa modernisation et enregistre des résultats solides. À fin mars 2025, le total des crédits octroyés par la banque atteint 2.046 milliards de dinars, contre 1.996 milliards à la fin de 2024. Rien que sur le premier trimestre, 5.615 dossiers de crédit ont été validés.
La BNA s’impose aussi comme un acteur majeur de la finance islamique. Depuis le lancement de cette activité en 2020, 50 milliards de dinars de dépôts ont été collectés à fin mars 2025, pour 17 milliards de dinars de financements octroyés. Un réseau dédié a été mis en place, comprenant 15 agences spécialisées et 108 guichets répartis à travers le pays.
L’institution mise sur la digitalisation pour améliorer l’accessibilité et la qualité de ses services. Son réseau compte désormais 241 agences, dont 34 en ligne, dans le cadre d’une stratégie de transformation numérique visant à offrir une expérience bancaire moderne, fluide et adaptée aux attentes de la clientèle.
Ces bilans traduisent une volonté commune des deux banques publiques d’accompagner la relance économique nationale à travers une offre de financement diversifiée, inclusive et tournée vers l’innovation.