Optimisation des Ports Algériens : Le Passage au Système 24h/24
Par : Amani H.
Dans une démarche visant à renforcer la compétitivité du commerce extérieur, le
Président Abdelmadjid Tebboune a ordonné lors du Conseil des ministres une
série de mesures pour améliorer la gestion des ports algériens. Parmi les
décisions phares figurent l’instauration d’un système de travail continu (24h/24)
dans les ports à forte activité économique, notamment Alger, Jijel, Bejaïa,
Annaba, Oran et Mostaganem, avec une mise en œuvre avant la fin du mois en
cours. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de moderniser les
infrastructures logistiques du pays et de s’aligner aux standards internationaux
des ports.
Une Réponse aux Délais d’Attente Trop Longs
Les ports algériens ont longtemps souffert de délais d’attente anormalement
longs pour le déchargement des marchandises. Selon Anouar Bouchouit,
président de la commission des transports de l’APN, bien que des progrès aient
été réalisés, des problèmes tels que la congestion des ports, la lenteur du
traitement des marchandises, et les coûts supplémentaires liés aux retards restent
à résoudre. Il estime que la décision du président Tebboune est cruciale pour
répondre aux attentes des acteurs économiques et que l’impact sera « très positif
».
Impact sur la Compétitivité du Commerce Extérieur
L’expert en commerce extérieur, Ali Bey Nasri, a salué cette mesure, soulignant
qu’aucun port moderne ne fonctionne selon des horaires administratifs. En
Algérie, les délais d’attente peuvent atteindre trois jours, contre seulement
quatre heures dans les ports internationaux. Il explique que cette situation génère
des coûts logistiques excessifs, qui affectent directement la compétitivité des
exportations algériennes et augmentent le coût des produits importés.
Le pays occupe actuellement la 124e place mondiale dans l’indice de
performance logistique (LPI), un classement largement influencé par ces retards
dans le traitement des marchandises et l’attente des navires. Nasri préconise
également des réformes structurelles pour moderniser les infrastructures,
notamment la digitalisation des procédures et la mise en place d’une plateforme
logistique connectée au réseau ferroviaire, afin de réduire la congestion et la
pollution.
Une Nécessité de Réformes Globales
Outre l’instauration du système 24h/24, il est impératif que les autres acteurs du
secteur, tels que les services douaniers, les entreprises de manutention, et les
compagnies de transport maritime, adaptent leurs horaires pour fonctionner en
continu. Le Président Tebboune a d’ailleurs souligné que cette démarche devrait
également entraîner la création de nouveaux emplois.
La modernisation des infrastructures portuaires n’est plus un choix, mais une
nécessité absolue. Le transport maritime, dominé par des navires de plus en plus
grands (jusqu’à 50.000 conteneurs), nécessite des ports adaptés à ces nouvelles
réalités. Actuellement, seul le port de Djen Djen est en mesure d’accueillir ces
géants des mers, ce qui rend urgente la modernisation des autres ports pour faire
face à l’évolution du secteur.
En résumé, cette réforme vise à doter les ports algériens d’infrastructures
modernes et d’un fonctionnement efficient, afin de renforcer leur compétitivité
sur le plan international et de soutenir le commerce extérieur du pays.
