La CNAS en 2024 : Bilan positif et perspectives grâce à la numérisation
Par : Amani H.
La Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) a annoncé un bilan très positif pour l’année 2024, avec des résultats financiers qui marquent un tournant pour l’institution. Nadir Kouadria, directeur général de la CNAS, a révélé que la caisse a enregistré des rentrées de 1827 milliards de dinars, soit une progression de 10% par rapport à 2023, avec une part particulièrement importante provenant du secteur privé (13%) et des performances bien supérieures par rapport à 2022.
Cette performance s’explique en grande partie par l’avancée significative de la numérisation, qui a permis une meilleure visibilité des activités de la CNAS, contribuant ainsi à l’amélioration de son rendement et de sa rentabilité. Cependant, le directeur a précisé que la digitalisation n’était pas le seul facteur expliquant ce succès. Il a également souligné l’impact des recrutements dans la Fonction publique, des recrutements massifs décidés par le gouvernement et des mesures de relance économique.
Avant 2022, la CNAS était confrontée à un déficit de 155 milliards de DA. Aujourd’hui, après avoir renversé la situation, les perspectives sont plus prometteuses pour 2025. En effet, la bonne santé financière de la CNAS a des effets positifs non seulement sur la Caisse de retraite (CNR), mais aussi sur d’autres caisses sociales comme celle du chômage et le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS), contribuant ainsi à une dynamique globale bénéfique pour l’ensemble du système de sécurité sociale.
Remboursements et coûts : un soutien renforcé
Le directeur a également présenté les chiffres concernant les remboursements : plus de 600 milliards de DA ont été alloués en 2024, répartis comme suit :
- 329 milliards DA pour les médicaments
- 17 milliards DA pour les dialyses
- 6 milliards DA pour les maladies cardiovasculaires
- 5 milliards DA pour les maternités
La CNAS couvre actuellement 5 maladies chroniques, et le remboursement des soins pour ces pathologies a dépassé les 230 milliards DA. Un des objectifs à court terme serait de réexaminer la liste des maladies couvertes par la CNAS, avec l’éventuelle inclusion de nouvelles pathologies ou la suppression de certaines, en fonction des besoins identifiés.
La numérisation au cœur de la transformation
Une grande partie de ces résultats peut être attribuée à l’intégration croissante de la numérisation au sein de la CNAS. Le responsable a détaillé plusieurs initiatives technologiques, notamment la plateforme El Hana, qui a permis de délivrer plus de 20 millions d’attestations d’affiliation et plus de 600 000 demandes de cartes Chifa. À ce jour, 3 millions de personnes utilisent ces outils numériques pour déclarer des arrêts de travail, des congés de maternité, ou d’autres formalités administratives. Cependant, ce chiffre reste faible par rapport aux 14 millions d’assurés inscrits à la CNAS, ce qui montre qu’il reste du chemin à parcourir.
Le système de cartes Chifa a également évolué. Une seconde génération de cartes est désormais produite localement, dans une démarche visant à renforcer la sécurisation et la capacité de stockage des informations, avec la possibilité de conserver jusqu’à 400 ordonnances. Ces nouvelles cartes, plus sûres, permettent également d’éviter les fraudes en affichant une photo de l’assuré. À ce jour, 1 million de cartes anciennes ont été remplacées par ces nouvelles cartes.
L’intelligence artificielle pour améliorer l’efficacité
Un autre chantier en cours à la CNAS est l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le traitement des ordonnances médicales. L’IA permettra d’identifier automatiquement les anomalies dans les prescriptions, optimisant ainsi la gestion des remboursements et réduisant les erreurs humaines. Ce recours à la technologie se traduit également par un contrôle des chefs d’entreprises via l’IA à partir de 2025, afin de mieux gérer les déclarations des employeurs.
Défis à relever et perspectives
Le directeur de la CNAS a également abordé un autre aspect important de la transformation en cours : la dé-mobilisation de la carte Chifa. L’objectif est de permettre aux assurés sociaux d’Alger de pouvoir utiliser leur carte dans d’autres régions du pays pour bénéficier des soins ou effectuer des contrôles médicaux, et vice versa. Cette mesure devrait entrer en vigueur dans les deux prochaines semaines, marquant une nouvelle étape dans l’amélioration de l’accessibilité des services pour les citoyens.
En conclusion, la CNAS semble avoir pris un tournant décisif en 2024, grâce à la numérisation, à des réformes structurelles et à l’effort gouvernemental pour soutenir la relance économique. Les résultats de cette année, tant sur le plan financier que sur la qualité des services rendus, témoignent de l’efficacité de ces réformes, et laissent entrevoir des perspectives encore plus prometteuses pour 2025.