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Benyamin Netanyahou face à un dilemme stratégique avec Donald Trump : Normalisation avec l’Arabie saoudite ou concessions sur la question palestinienne ?

La visite de Benyamin Netanyahou à Washington marque un tournant dans la politique israélienne et dans les relations entre Israël et les États-Unis. Alors que le Premier ministre israélien se prépare à rencontrer Donald Trump, la question centrale reste l’équilibre délicat entre maintenir une relation privilégiée avec la Maison-Blanche et satisfaire les exigences de sa coalition interne, de plus en plus réticente à toute concession sur la question palestinienne.

Un bras de fer entre la diplomatie et la politique intérieure sioniste

Sous la pression d’un Donald Trump désireux de stabiliser la région et de renforcer les alliances stratégiques au Moyen-Orient, notamment avec l’Arabie saoudite, Netanyahou pourrait être contraint de revoir sa position sur la normalisation avec Riyad. Cette dernière, en bonne voie jusqu’au début du mois d’octobre, s’est désormais heurtée à un obstacle majeur : la question palestinienne. L’Arabie saoudite a clairement exprimé que la normalisation ne serait possible qu’en échange d’une solution durable et viable pour les Palestiniens, un dossier extrêmement sensible pour Israël.

Donald Trump, friand des dynamiques transactionnelles de son expérience dans le monde des affaires, pourrait donc demander à Netanyahou de faire des concessions significatives pour faire avancer ce processus. L’objectif pour l’ancien président américain est de créer une coalition anti-Iran solide dans la région, et de réorienter ses priorités vers l’Asie-Pacifique tout en évitant une nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient. Mais les demandes de Trump risquent de s’avérer coûteuses pour Netanyahou, qui doit jongler avec la pression extérieure et les exigences internes de son gouvernement.

Une coalition israélienne sous tension

L’enjeu pour Benyamin Netanyahou est de taille. En dépit d’un alignement idéologique avec la droite populiste et trumpiste, notamment sur la question de l’Iran et de la normalisation avec l’Arabie saoudite, la marge de manœuvre politique du Premier ministre israélien est de plus en plus étroite. Une partie de sa coalition gouvernementale, dominée par des membres d’extrême droite comme le ministre Bezalel Smotrich, a déjà annoncé qu’elle n’accepterait pas de concessions envers les Palestiniens en échange d’une normalisation avec Riyad. Smotrich, qui a menacé de quitter le gouvernement en cas d’arrêt des hostilités, représente une pression considérable sur Netanyahou, qui pourrait perdre sa majorité si des décisions impopulaires sont prises.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas : un test pour la diplomatie israélienne

Les négociations sur la prolongation du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, actuellement en cours, vont également jouer un rôle crucial dans la relation entre Netanyahou et Trump. Les médiateurs internationaux espèrent obtenir la libération des derniers otages, un processus qui pourrait se complexifier si les hostilités reprennent. Trump, qui a exprimé son souhait de parvenir à une solution durable, pourrait utiliser ce levier pour inciter Israël à faire des gestes vis-à-vis des Palestiniens. Mais ici encore, Netanyahou se trouve entre le marteau et l’enclume : soutenir un accord qui pourrait améliorer ses relations avec Trump et ses alliés internationaux, ou céder aux pressions internes de sa coalition pour prolonger la guerre.

Une diplomatie en jeu : entre pression américaine et realpolitik israélienne

Le dilemme auquel fait face Netanyahou est donc fondamentalement une question de choix : maintenir une relation privilégiée avec un Trump qui n’a pas à se soucier d’une réélection et qui pousse pour des compromis au Moyen-Orient, ou préserver la stabilité de sa coalition gouvernementale, qui rejette fermement toute concession sur la question palestinienne. Pour l’instant, la solution semble résider dans un équilibre précaire, où le Premier ministre israélien devra jongler avec les demandes contradictoires de ses alliés internationaux et la réalité de sa politique intérieure.

Dans les jours à venir, Netanyahou devra probablement trancher. Mais quel que soit le chemin qu’il choisira, les conséquences pour Israël et pour la région pourraient être profondes. Une normalisation réussie avec l’Arabie saoudite pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour la sécurité et la coopération au Moyen-Orient, mais elle pourrait aussi mettre en lumière les fractures internes du gouvernement israélien et les tensions persistantes dans la question palestinienne.

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