Tensions croissantes après l’attaque meurtrière de l’internat à Soudja : Ukraine et Russie se renvoient la responsabilité
Par : Amani H.
Une attaque meurtrière survenue le 1er février à Soudja, dans la région russe de Koursk, a intensifié les accusations réciproques entre l’Ukraine et la Russie, chacune des parties s’accusant d’être à l’origine de la frappe qui a fait plusieurs victimes parmi des civils. Cette attaque, qui a eu lieu dans un ancien internat, a laissé des dizaines de personnes sous les décombres, ravivant les tensions déjà vives entre les deux nations.
Accusations ukrainiennes contre la Russie
L’armée ukrainienne a été la première à réagir, affirmant que la frappe avait été effectuée par l’aviation russe. Selon l’état-major ukrainien, quatre personnes ont été tuées et quatre autres grièvement blessées dans l’attaque, tandis que 84 civils ont été sauvés des décombres par les secours ukrainiens. Le président Volodymyr Zelensky a directement imputé la responsabilité à Moscou, dénonçant un bombardement ciblant un lieu où des civils se réfugiaient avant de pouvoir être évacués. Il a également souligné que ce genre de frappes était une « signature » des forces russes, qu’elles visent des civils, qu’ils soient ukrainiens ou russes.
L’armée de l’air ukrainienne a publié des captures d’écran, issues du système de suivi « Virage Tablet », qu’elle présente comme la trajectoire d’une bombe aérienne guidée lancée par des avions russes, justifiant ainsi sa version des faits. D’après Kiev, l’attaque a visé un bâtiment de trois étages, un ancien internat, dans lequel résidaient 86 civils locaux, en plus d’un poste de police ukrainien, qui abritait également des officiers de sécurité. L’armée ukrainienne a également indiqué avoir évacué les blessés vers des centres médicaux en Ukraine.
Réponse de Moscou : l’Ukraine accusée de la frappe
De son côté, le ministère russe de la Défense a rapidement rejeté ces accusations et imputé la responsabilité à l’Ukraine. Moscou a affirmé qu’une attaque de missiles ukrainiens avait visé l’internat à Soudja, précisant que les projectiles avaient été lancés depuis la région ukrainienne de Soumy. Les autorités russes n’ont pas fourni plus de détails concernant la nature exacte de l’attaque.
Cet échange d’accusations entre les deux belligérants ne fait qu’ajouter de l’incertitude à un conflit déjà marqué par des frappes aveugles contre des civils, en dépit des tentatives répétées de négocier des cessez-le-feu.
L’escalade des attaques de missiles et de drones
Le bilan des frappes de missiles russes sur l’Ukraine s’est également alourdi ce week-end. À Poltava, une ville ukrainienne, une attaque de missile a fait 14 morts, dont deux enfants, et 17 blessés. Cette attaque sur un immeuble d’habitation a soulevé de nouvelles critiques contre les actions militaires russes, tandis que des responsables ukrainiens continuent de dénoncer ce qu’ils qualifient de « terrorisme d’État ».
Par ailleurs, Moscou a intensifié ses propres attaques en envoyant 55 drones en Ukraine dans la nuit de dimanche à lundi. Les forces ukrainiennes ont réussi à abattre 40 de ces drones, tandis que 13 autres ont été « perdus », probablement à cause de mesures électroniques de contre-offensive. L’attaque de drones a également fait des victimes en Ukraine, avec deux blessés signalés dans la région de Kharkiv. Les autorités russes ont, de leur côté, annoncé avoir abattu cinq drones ukrainiens dans la nuit, principalement dans les régions de Koursk, Belgorod et Briansk.
Dans la région de Belgorod, une frappe de drone a coûté la vie à un homme, a déclaré le gouverneur de la région, Vyacheslav Gladkov, soulignant l’impact croissant de la guerre sur les civils des deux côtés de la frontière.
Une guerre qui se poursuit avec des souffrances humaines considérables
Ce nouveau cycle de violences entre l’Ukraine et la Russie démontre l’escalade continue du conflit, avec des attaques indiscriminées qui frappent durement les populations civiles. L’attaque de Soudja, que ce soit par l’Ukraine ou la Russie, met en évidence la brutalité de la guerre, où les civils sont souvent les premières victimes, piégés dans des zones de combats où les lignes de front sont floues et où la vérité se perd dans un tourbillon d’accusations et de propagande.
Alors que la guerre continue de se déployer sur plusieurs fronts, les bilans humains et matériels s’alourdissent chaque jour, et la communauté internationale reste divisée quant à la manière de mettre fin à cette guerre dévastatrice.
