Réhabilitation du vieux ksar de Ouargla : Le lancement de la première phase du projet de sauvegarde
Par : Amani H.
Le vieux ksar de Ouargla, connu sous le nom de « La Casbah », entame une nouvelle étape décisive dans son processus de réhabilitation grâce à un plan ambitieux de préservation. Après une longue attente et la levée du gel sur l’opération, lancée en février 2024, la première phase de l’étude a enfin débuté. Cette phase, jugée essentielle, vise à établir un diagnostic complet de l’état actuel du ksar et à identifier les mesures d’urgence nécessaires pour stopper sa dégradation.
Ce lancement a été formalisé lors d’une séance de travail organisée la semaine dernière, dans la grande salle des réunions sous la supervision du secrétaire général de la wilaya. Lors de cette rencontre, la première phase de l’étude relative au « Projet du plan permanent de sauvegarde et de réhabilitation du secteur sauvegardé du ksar » a été présentée. Ce projet, élaboré par le bureau d’études Cneru, est fondamental pour garantir la protection à long terme du patrimoine historique de la région.
L’événement a réuni des directeurs et représentants des organismes exécutifs concernés, des autorités locales, des institutions et offices liés, ainsi que des cadres universitaires et des membres de l’association du ksar. L’objectif était non seulement de présenter les premiers résultats du projet, mais aussi de sensibiliser l’ensemble des parties prenantes à l’importance de leur implication dans la préservation de ce monument emblématique. Il s’agissait également de rationaliser les interventions futures pour éviter toute défiguration ou altération du site.
Le plan permanent de sauvegarde et de réhabilitation de la Casbah est un outil fondamental dans la gestion et la protection du patrimoine culturel bâti et urbain de la région. Il vise à préserver l’intégrité historique, culturelle et architecturale du ksar, l’un des monuments les plus importants du patrimoine national. Ce site, vieux de plus de 600 ans, couvre une superficie de 30 hectares et abrite plus de 10 000 habitants, témoignant de sa vitalité et de son rôle central dans la vie locale.
Le processus de réhabilitation a démarré en janvier 2024, avec la commande d’une étude accompagnée d’un appel d’offres national pour sélectionner un bureau d’études spécialisé. Ce travail est structuré en plusieurs étapes : le diagnostic de l’état actuel du ksar, les mesures d’urgence à mettre en place, l’analyse historique du site, et enfin l’élaboration du plan permanent de réhabilitation. Un budget de 97,1 millions de dinars a été alloué à cette étude, garantissant ainsi les moyens nécessaires pour préserver l’authenticité du ksar et éviter les interventions non planifiées susceptibles de nuire à sa valeur patrimoniale.
Il convient de rappeler que la Casbah a été classée monument historique et sauvegardé en 2011. Depuis lors, plusieurs initiatives ont été entreprises pour restaurer le site, notamment un projet conjoint entre les ministères de la Culture et de l’Habitat en 2014, visant à réhabiliter 150 logements répartis sur les trois quartiers du ksar : Béni Sissine, Béni Ouaguine et Béni Brahim. Cependant, l’élaboration du plan permanent a été retardée par des contraintes financières et administratives, nécessitant une réévaluation budgétaire.
Malgré son état de dégradation avancé, la Casbah reste habitée à ce jour, ce qui souligne la nécessité urgente d’un plan de sauvegarde. L’élaboration de ce plan marque une étape cruciale pour la protection de ce patrimoine culturel et architectural exceptionnel, garantissant ainsi sa préservation pour les générations futures.
