Actualités Monde 

Nawaf Salam nommé Premier ministre du Liban : une lueur d’espoir au milieu des tensions et de la crise économique

Par : Amani H.

Nawaf Salam a été nommé Premier ministre du Liban lundi, après avoir obtenu le soutien d’une majorité de législateurs, marquant un tournant politique dans le pays. Sa nomination, cependant, semble avoir provoqué des tensions, notamment avec le Hezbollah chiite et ses alliés.

Cette nomination suscite des espoirs chez de nombreux Libanais qui considèrent Salam comme un leader capable de sortir le pays de la crise, après 14 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le Hezbollah, qui a fait au moins 4 000 morts et près de 20 000 blessés, tout en provoquant des destructions massives dans le sud du pays et à Beyrouth. La guerre, qui a pris fin avec une trêve de 60 jours sous l’égide des États-Unis fin novembre, a laissé le Liban dans un état de ruines, avec des dégâts estimés à plusieurs centaines de millions d’euros.

L’arrivée de Salam, un ancien diplomate et président de la Commission internationale de justice (CIJ), est perçue comme une lueur d’espoir par la population. Après l’annonce de sa nomination, des festivités ont éclaté dans les rues de Beyrouth, avec des feux d’artifice et des chants, en espérant que cela puisse débloquer des investissements et des prêts internationaux pour sauver l’économie libanaise, qui souffre depuis plusieurs années.

Cependant, la nomination de Salam a ravivé les tensions politiques, notamment avec le Hezbollah. Ce dernier, qui a longtemps opposé sa candidature, le considère comme un candidat soutenu par les États-Unis, et a exprimé son scepticisme quant à sa capacité à défendre les intérêts du Liban face à Israël. « Nous verrons leurs actions lorsqu’il s’agira de forcer les occupants à quitter notre pays », a déclaré Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, après sa rencontre avec le président élu Joseph Aoun.

Le processus politique a abouti après une journée de consultations entre M. Aoun et les législateurs, où Salam a obtenu le soutien de 84 députés, tandis que le Premier ministre sortant Najib Mikati n’a reçu que 9 voix. Trente-quatre législateurs se sont abstenus. Salam succède à un gouvernement intérimaire dirigé par Mikati, qui félicité Salam après l’annonce des résultats et lui a souhaité bonne chance.

La nomination de Salam est perçue comme une avancée politique majeure après plus de deux ans de gouvernement intérimaire. Toutefois, son mandat sera complexe, et il devra gérer une situation économique désastreuse et une politique interne marquée par des divisions profondes. Une réunion officielle entre M. Salam, M. Aoun et le président du Parlement, Nabih Berri, est prévue mardi au palais présidentiel de Beyrouth pour lancer le processus de formation du nouveau cabinet.

Il reste à savoir si M. Salam choisira de démissionner de son poste à la CIJ pour se concentrer pleinement sur ses nouvelles fonctions, et comment il gérera les attentes élevées face à une crise politique et économique sans précédent.

Articles relatifs

Leave a Comment