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Ouvertures de capital en Bourse : La quête de fonds hors du circuit bancaire

Par : Amani H.

Moins d’un an après le succès de l’ouverture du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA), l’État algérien prévoit d’ouvrir à la participation privée une autre de ses sept banques, tout en préparant d’autres privatisations partielles, notamment avec l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy. Cette démarche s’inscrit dans un vaste programme de réforme financière et bancaire visant à moderniser les modes de gestion des établissements bancaires et à réorienter une part significative des fonds thésaurisés et informels vers les circuits bancaires officiels.

L’objectif de ces privatisations, notamment l’ouverture de capital de banques publiques et d’entreprises stratégiques comme Djezzy, est de stimuler l’épargne boursière en actions de grandes entreprises et de banques, publiques ou privées. Ce programme s’inscrit dans une stratégie plus large, combinant le développement des paiements électroniques et la création de nouveaux produits d’épargne en Bourse pour attirer les capitaux informels. Ces initiatives visent à réduire la part de transactions non bancarisées, qui dépasse régulièrement un tiers de la masse monétaire totale selon la Banque centrale.

La décision de l’État, validée en Conseil des ministres fin novembre 2023, de procéder à l’ouverture de 30% du capital du CPA et de la Banque de Développement Local (BDL) en Bourse, s’inscrit dans cette volonté de réguler les flux financiers. Bien que cette initiative ne soit pas une solution miracle aux problèmes liés à l’informel et à la thésaurisation, elle représente une option viable pour capter une partie de l’épargne circulant en dehors des circuits bancaires.

L’ouverture de capital du CPA a d’ailleurs rencontré un vif succès, levant plus de 112 milliards DA en mars 2024. Plus de la moitié de cette somme provient des petits porteurs, dont une partie a été collectée via les circuits parallèles, transformant ainsi de l’épargne informelle en placements boursiers. Cela démontre le potentiel de la Bourse comme moyen d’attirer les épargnants non bancarisés et d’offrir des alternatives intéressantes, notamment pour ceux qui sont réticents aux intérêts bancaires en raison de considérations religieuses.

Toutefois, pour que cette initiative porte ses fruits, il sera crucial d’attirer davantage d’entreprises privées vers la Bourse, et de renforcer la transformation numérique du marché pour faciliter l’achat et la vente en ligne de titres. Le lancement de l’ouverture du capital de la BDL le 20 janvier 2025 sera un test clé pour évaluer l’ampleur de l’adhésion du public à ces nouvelles pratiques financières.

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