Nils Andersson adresse une lettre à l’AIARA
Par : Amani H.
L’éditeur et fidèle ami de la Révolution algérienne, Nils Andersson, a adressé une lettre à l’Association internationale des Amis de la Révolution pour exprimer ses regrets de ne pas avoir pu participer aux célébrations marquant le 70e anniversaire du déclenchement de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954. Voici le texte intégral de son message :
« C’est avec un grand regret que je ne peux être présent pour les célébrations du 70e anniversaire du 1er Novembre 1954, une date fondatrice dans l’histoire de l’Algérie indépendante et un jalon majeur du XXe siècle.
L’Appel du 1er Novembre commence par cette phrase lourde de sens : « À vous qui êtes appelés à nous juger ? ». Cela témoigne d’une lucidité remarquable sur l’immensité de la tâche à accomplir. Qui, après le 1er Novembre, aurait cru à la possibilité d’une Algérie libérée du colonialisme ?
L’Histoire a jugé. Huit longues années de guerre, des mechtas rasées, des tortures, des camps de regroupement, des enfumades, des villes bouclées, la ligne Morice… Rien n’a pu faire céder le peuple algérien. Cette irréductibilité a forcé les Accords d’Évian, qui, comme le stipulait l’Appel du 1er Novembre 1954, ont permis de définir les relations entre la France et l’Algérie « sur la base de l’égalité et du respect mutuel ».
L’impensable est devenu réalité. Ce fut rendu possible grâce à l’unité du peuple algérien, à l’esprit de sacrifice des Moudjahidine et Moudjahidates, ainsi qu’aux militants et militantes qui, par leur détermination et leur intelligence, ont mené la lutte sur les fronts militaire, politique, diplomatique et de l’information. C’est cette unité qui a permis d’atteindre le 5 juillet 1962.
C’est avec ce peuple, uni dans l’adversité, qu’en Algérie comme en France, des Françaises et des Français sont devenus des frères et sœurs des Algériens. Frères et sœurs en Algérie, jusqu’à être torturés ou conduits à la guillotine, ou en France, condamnés à des peines de prison, subissant l’isolement et l’exil. Sans cette fraternité, l’indépendance de l’Algérie aurait été plus difficile à atteindre. L’Association des Amis de la Révolution Algérienne répond au déni et à l’amnésie, en rendant hommage à ceux et celles qui ont apporté leur soutien à la lutte et tendu la main à l’Algérie en guerre. »
