Lutte anti-pénuries : une stratégie pour sauvegarder le pouvoir d’achat du citoyen
Engager une lutte implacable contre toute forme de pénuries intempestives ou de spéculation sur les produits de large consommation.
C’est l’attitude réaffirmée avant-hier par le président de la République quant à la nécessité de veiller à la régularité des approvisionnements des marchés domestiques, en luttant fermement contre toute forme de pénurie, quelle qu’en soit l’origine. «Il ne sera jamais toléré de créer la pénurie, pour quelque raison que ce soit», a-t-il ainsi enjoint en réunion du Conseil des ministres, tout en exhortant à davantage de vigilance au niveau du ministère du Commerce pour «lutter contre les lobbies de l’importation». Nécessité de mieux réguler l’import, mais également de mieux organiser l’export «afin qu’il ne devienne par source de pénurie et de déséquilibre du marché national», a signifié en substance le chef de l’Etat, en instruisant le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour corriger les dysfonctionnements liés à la régulation de la sphère commerciale. Au-delà des enjeux propres à la réorganisation de ce secteur stratégique et des objectifs cruciaux de développement des exportations hors hydrocarbures et de rationalisation des dépenses du pays à l’importation, la lutte contre les pénuries récurrentes qui sévissent sur les marchés internes revêt, faut-il le souligner, un caractère urgent pour protéger le pouvoir d’achat des populations. De fait, les perturbations et les déséquilibres que connaît épisodiquement le marché national en termes d’approvisionnement en divers biens de consommation n’ont cessé ces dernières années de dérégler intempestivement les systèmes de prix et de favoriser ainsi la formation de nouvelles bulles inflationnistes, au moment où l’Etat entreprend un vaste chantier de rattrapage salarial et de lutte contre l’inflation pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Souvent injustifiées, les pénuries répétitives qui touchent conjoncturellement autant de produits que ceux agricoles frais, le café, la semoule ou autres, engendrent en effet d’incessantes hausses de prix, qui rarement ne repartent à la baisse, même une fois l’offre stabilisée sur le marché. Des pénuries sources d’incontrôlables poussées inflationnistes qui viennent ainsi saper l’effort colossal consenti sur le budget de l’Etat pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, ces derniers finissant pour ainsi dire par perdre de la main gauche ce qu’il gagnent de la main droite en revalorisations salariales. Un état de fait aggravé du reste par certaines nouvelles tendances à privilégier les incitations offertes à l’export au détriment de l’approvisionnement régulier des marchés internes d’où, vraisemblablement, le message distillé avant-hier par le président de la République en ordonnant «la préparation d’un décret présidentiel réglementant le commerce extérieur, y compris les opérations d’exportation». Des opérations qui nécessitent, a-t-il souligné, «de minutieuses études de faisabilité financière et économique du marché national et international afin que l’exportation ne devienne pas une malédiction». C’est que la priorité, comme l’avait signifié clairement le chef de l’Etat lors d’une entrevue télévisée en février 2023, doit aller d’abord et avant tout à «la satisfaction des besoins des citoyens», la substitution aux importations ne pouvant se faire, avait-il relevé, qu’une fois confirmée l’augmentation de la production nationale et sa capacité à couvrir les besoins locaux.
A cela s’ajoute, une évaluation précise et numérisée de l’offre locale effectivement disponible en différents biens de consommation, une régulation efficace et ciblée du commerce extérieur, la diminution des chaînes d’intermédiation et les sanctions contre les pratiques spéculatives devraient être autant d’éléments anti-pénuries à privilégier pour assurer la stabilité des approvisionnements et des prix sur les marchés nationaux, la question étant avant tout de protéger le pouvoir d’achat des populations.
Aussi, une évaluation rigoureuse et numérisée de l’offre locale réellement disponible en divers biens de consommation, la régulation efficiente et ciblée du commerce extérieur, la réduction des chaînes d’intermédiation et les mesures répressives contre les pratiques spéculatives devraient constituer autant de mesures anti-pénuries à privilégier pour garantir la stabilité des approvisionnements et des prix sur les marchés domestiques, l’enjeu étant avant tout de protéger le pouvoir d’achat des populations.