« Roqia » de Yanis Koussim sacré au Festival international du film d’Alger
La 12ᵉ édition du Festival international du film d’Alger (AIFF) s’est achevée mercredi soir au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, lors d’une cérémonie de clôture marquée par la remise des distinctions, des hommages à des figures du cinéma et la projection du long-métrage La voix de Hind Rajab de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania.
Le Grand Prix des longs-métrages est revenu au film Roqia du réalisateur Yanis Koussim. Cette distinction a été attribuée par un jury présidé par Karim Traïdia, aux côtés de Rocco Calandriello, Petr Vaclav, Octavio Fraga Guerra et Souad Hussein. Le Prix du jury a été décerné ex æquo au film somalien The Village Next to Paradise de Mo Harawe et au film palestinien Passing Dreams de Rashid Masharawi. Le public a, quant à lui, plébiscité le film algérien Hadda d’Ahmed Riad. Le Grand Prix de l’innovation technique a récompensé La Saguia de Nufel Kalach, sous l’égide d’un jury présidé par Rachid Benallal.
Dans la catégorie documentaire, le Grand Prix a été attribué au film algérien Annab d’Abdallah Kada, par un jury présidé par Monica Maurer. Le Prix du jury est revenu au documentaire brésilien No Man Is Born to Be Stepped On de Narimane Baba Aïssa et Lucas Roxo, tandis qu’une mention spéciale a distingué Haiyu, coproduction Sahara occidental — Suède. Le Prix du public a été remporté par Khedmet el mout d’El Kheyer Zidani, et le Prix technique par Back to Town de Djamel Lakehal.
La section courts-métrages a vu le film iranien Black Scarf d’Ali Reza Chah Husseini remporter le Grand Prix à l’unanimité. Le Prix du jury a été attribué au film algérien La marche du corbeau de Khaled Bentoubal, avec une mention spéciale pour Les Gardiennes de nuit de Nina Khada. Le jury technique a décerné son prix ex æquo à « Les Gardiennes de nuit » et Victime Zéro d’Amine Bentameur, tout en attribuant une mention spéciale à Inconnu d’Ahmed Zitouni. Le Prix du public est revenu à The Black Panthers of Algeria de Mohamed Amine Benloulou. Par ailleurs, deux projets portés par Sarah Bertima et Djamel Lakehal ont été distingués dans le cadre du Souk AIFF 2025, espace professionnel du festival.
Le cinéma, outil de rayonnement culturel
La cérémonie a également été ponctuée d’hommages rendus à la militante algérienne Elaine Mokhtefi, au producteur palestinien Hanna Atallah, à la cinéaste allemande Monica Maurer et au scénariste algérien Tewfik Farès. Dans une allocution lue en son nom, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a souligné que l’AIFF constitue un espace stratégique traduisant la volonté de l’État algérien de faire de la culture un levier de développement et un pilier de la diplomatie culturelle. Elle a affirmé que le cinéma demeure à la fois un outil de sensibilisation et un vecteur des aspirations des peuples.
Le commissaire du festival a mis en avant la richesse de la programmation et l’animation culturelle qu’elle a insufflée à la capitale, tandis que le président d’honneur de l’AIFF, Ahmed Bedjaoui, s’est félicité du succès de cette édition, appelant à poursuivre le soutien au cinéma algérien. L’ambassadeur de Cuba en Algérie, pays invité d’honneur, a pour sa part salué la qualité des échanges culturels et la solidité des relations historiques entre les deux pays.
Organisée du 4 au 10 décembre, cette 12ᵉ édition de l’AIFF s’est distinguée par sa diversité, avec la projection de près de 100 films, l’organisation de conférences et d’ateliers, ainsi que le lancement, pour la première fois, du marché du film Souk AIFF 2025.
