Amélioration du climat des affaires : l’approche des 3 candidats à la magistrature suprême
Pour accélérer le processus de diversification de l’économie nationale, il est important d’améliorer le climat des affaires et de stimuler l’investissement. En effet, promouvoir l’initiative privée nationale, en particulier dans les activités à forte valeur ajoutée et attirer de nouveaux investissements directs étrangers (IDE) capables d’assurer des transferts de savoir-faire technologique sont des étapes essentielles pour créer les conditions d’une croissance économique durable et auto-entretenue.
A travers leurs engagements électoraux, les trois prétendants au fauteuil présidentiel développent, chacun, une certaine approche à mettre en place afin de consolider l’amélioration du climat des affaires et de faciliter l’acte d’investir.
Pour le candidat indépendant abdelmadjid Tebboune, l’amélioration de l’environnement des affaires et la débureaucratisation de l’acte d’investir sont placées au cœur de sa politique économique.
Il est à noter que durant son premier mandat, le climat des affaires a connu d’importants progrès, tels que le soulignent les institutions financières internationales que sont notamment le FMI et la Banque mondiale à travers leurs analyses périodiques sur l’évolution de l’économie algérienne durant ces quelques dernières années. De nombreuses réformes ont de fait été menées à bien afin de booster l’investissement, à commencer par la mise en place d’une nouvelle loi-cadre et d’une agence nationale, en l’occurrence l’AAPI, permettant l’instauration d’un système de guichet unique, avec d’importants dispositifs d’incitations, de facilitations et d’avantages au profit des porteurs de projets. De même, la mise en place d’une plateforme numérique de l’investisseur a permis d’assurer la disponibilité et l’accès au foncier économique en faveur des opérateurs, mettant ainsi fin à l’un des casse-têtes majeurs qui n’ont cessé de démotiver les porteurs de projets des décennies durant. Au total, ce sont pas moins de 8 465 projets d’investissement, dont 55 IDE et 99 en partenariat, pour un montant global de près de 3840 milliards de dinars et 210 000 nouveaux postes d’emplois à créer, qui sont enregistrés auprès de l’AAPI jusqu’à fin juillet dernier. Pour le prochain quinquennat, le candidat indépendant aura notamment à poursuivre les efforts de débureaucratisation de l’acte d’investir, en particulier au niveau local, de même qu’il est attendu la finalisation de la nouvelle loi relative au partenariat public-privé.
Pour le candidat du secrétaire général du candidat du FFS, Youcef Aouchiche, l’amélioration de l’environnement des affaires devra passer notamment par «un allégement des procédures de création d’entreprises», «la garantie d’une stabilité du code des investissements», «la dépénalisation de l’acte de gestion pour encourager l’entrepreneuriat» et des gages de «transparence dans l’attribution des marchés publics et les transactions commerciales». Le candidat propose en outre la création de clusters et de zones économiques spéciales pour favoriser l’innovation et la collaboration entre entreprises, ainsi que la mise en place d’un «fonds souverain alimenté par les revenus du pétrole et du gaz pour investir stratégiquement dans divers secteurs économiques». De même, est-il indiqué dans son programme : «utiliser le secteur des énergies et des mines comme levier pour soutenir et développer les autres secteurs économiques est l’un des engagements clés du candidat du FFS». Le programme suggère par ailleurs de «prioriser l’investissement dans les industries sidérurgiques, métallurgiques, mécaniques, électriques, électroniques, agroalimentaires et chimiques», de privilégier ces branches dans l’octroi du foncier industriel et de leur concéder les espaces et bâtiments industriels vacants», ainsi que de «compléter les avantages génériques du code des investissements par des avantages spécifiques aux branches prioritaires», tout en instaurant de nouvelles incitations fiscales et financières aux entreprises investissant dans la recherche et le développement de nouveaux produits et procédés. Des propositions de mesures, dont un certain nombre, faut-il le noter, existe déjà à travers les politiques actuelles de promotion de l’investissement, à l’instar par exemple de celle liée à la garantie de la stabilité du cadre juridique afférent à ce domaine.
Pour le candidat du MSP, suggère pour améliorer l’attractivité du climat des affaires, de «consacrer la compatibilité́ et la visibilité́ des législations» régissant l’investissement, de «limiter le recours à la règle de 49/51 aux secteurs stratégiques et de garantir un suivi régulier des indicateurs liés à l’environnement des affaires. En outre, il s’engage à travers son programme électoral à «consacrer la responsabilité́ des organismes compétents dans l’accompagnement de l’investissement», à adopter «une plateforme nationale actualisée des opportunités d’investissement» et à faciliter les procédures d’accès au foncier, tout en œuvrant, promet-il, à «résorber la dichotomie du secteur économique (formel et parallèle) suivant une approche socio-économique».
Le candidat du MSP suggère notamment de simplifier les procédures de déclaration et de paiement, d’actualiser les procédures de conformité fiscale et de lier l’accès aux avantages fiscaux à des critères de rentabilité et d’efficacité économique. Étant donné l’importance de la stimulation de l’investissement dans la diversification de l’économie nationale, force est de constater que le programme du candidat du MSP semble manquer de profondeur dans la stratégie proposée d’améliorer l’attractivité du climat des affaires.
