ALGER: Promotion et protection du patrimoine culturel subaquatique en Algérie
La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a déclaré à Alger que l’Algérie avait récemment accordé une attention particulière au patrimoine culturel subaquatique. Elle a souligné que cela s’est concrétisé par des progrès significatifs dans les méthodes de recherche, d’exploration et dans l’utilisation des technologies appropriées.
La ministre a présidé le lancement d’un colloque international sur le patrimoine culturel subaquatique en Algérie, mettant en avant les progrès récents dans la recherche et l’exploration dans ce domaine. Elle a souligné les efforts du secteur culturel pour protéger le patrimoine national, souvent victime de vols et de contrebande.
Et d’ajouter: «la protection du patrimoine ne saurait être assurée loin des objectifs de ce colloque, à savoir la mise en place d’un plan national exécutif pour la recherche et la définition des indicateurs et des points référentiels pour l’encadrement de la protection et la valorisation conformément aux principes et aux références de la convention de l’Unesco de 2001 et ce, à travers l’adoption de méthodes modernes de recherche et d’exploration, ainsi que l’élaboration de la carte archéologique du patrimoine subaquatique, étant une priorité nationale urgente pour parachever la carte archéologique du patrimoine national».
La ministre a appelé, dans ce sillage l’ensemble, des acteurs en la matière à «activer et à faciliter les procédures nécessaires pour entamer de travail de terrain en coordination avec les secteurs et instances concernés», l’objectif étant, ajoute Mme Mouloudji, «la mise en place des mécanismes idoines pour la sauvegarde et la valorisation de ce legs conformément aux références juridiques et les conventions signées».
S’agissant de la coordination avec l’Unesco, la ministre a rappelé la conférence extraordinaire du Conseil consultatif scientifique et technique de ladite convention (STAB) tenue à Alger le 28 octobre 2019 sous la présidence de l’Algérie.
Organisée pour la première fois en dehors du siège de l’Unesco, cette conférence faisait suite aux travaux de la session ordinaire de la même année.
L’Algérie avait participé également en août 2022 avec des chercheurs en archéologie à une opération internationale conjointe d’exploration et de recensement archéologique sous l’égide de l’Unesco, a-t-elle ajouté.
Intervenant à cette occasion, le directeur régional du Bureau de l’Unesco, Eric Falt, a salué l’organisation, par l’Algérie de ce colloque, qui permettra de «concrétiser nombre d’objectifs, à savoir la sensibilisation de l’opinion publique à l’importance du patrimoine subaquatique et les risques le menaçant», ajoutant que «ces objets archéologiques et ces épaves constituent en effet un trésor national et un patrimoine civilisationnel», d’où, «la nécessité de les protéger juridiquement, de lutter contre le trafic illicite et les vols détruisant ces sites».
Falt a souligné l’importance de renforcer la coopération régionale et internationale pour protéger et valoriser le patrimoine culturel subaquatique. Le colloque, auquel assistait la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb, a accueilli l’intervention de l’expert international Mounir Bouchenaki. Celui-ci a souligné le caractère international de l’initiative algérienne, mettant en avant l’importance de la Convention de 2001 relative au patrimoine culturel subaquatique. Le littoral algérien abrite des monuments et des épaves historiques dans plusieurs wilayas, bénéficiant désormais de ressources techniques et économiques améliorées. Bouchenaki a proposé d’entamer le recensement des richesses subaquatiques en Algérie et de réviser les textes juridiques en conséquence, en envisageant la création d’un centre de recherche dédié à ce domaine.
APS
