Finance islamique : Ce que proposent les banques pour le financement de l’achat de voitures
La redaction
Diverses banques en Algérie, publiques et privées, spécialisées dans la finance islamique proposent des prêts pour l’achat de voitures fabriquées localement. Ces prêts peuvent couvrir jusqu’à 90% du prix du véhicule, répondant ainsi à la relance de l’industrie automobile du pays. Cette relance a été marquée par l’inauguration récente de l’usine de la marque Fiat en décembre dernier avec l’attente de la production d’autres marques.
Au Crédit populaire d’Algérie (CPA), Sofiane Mazari, responsable du département finance islamique, a indiqué à l’APS que la banque offre un financement basé sur le modèle «Mourabaha», permettant d’«atteindre jusqu’à 80% du prix du véhicule».
Il a précisé que «ce produit est accessible dans toutes les agences du CPA, avec une marge de profit fixée à 7,5% par an, sans exigence pour le client d’avoir un compte chez eux, mais seulement pour des véhicules produits localement». Mazari, également président du comité de la finance islamique à l’Association des banques et institutions financières (ABEF), a ajouté que «les douze banques impliquées dans la finance islamique en Algérie sont prêtes à soutenir les clients pour l’achat d’une voiture». Il a anticipé «une forte demande et un besoin croissant de financement en raison de l’augmentation des prix des voitures».
De même, à la Banque extérieure d’Algérie (BEA), Houssam Akacha, responsable de la finance islamique, a déclaré à l’APS que «l’institution offre un financement pour l’achat de véhicules via le produit “Mourabaha Automobile”». Ce financement peut atteindre «jusqu’à 90% du prix du véhicule, accompagné d’une marge bénéficiaire fixe de 7,5% par an, avec des conditions compétitives», a-t-il ajouté. Il a également mentionné «la possibilité pour les entreprises de bénéficier de financements pour l’acquisition de voitures et d’équipements mobiles via le produit “location d’équipements mobiles”».
En ce qui concerne la Banque nationale algérienne (BNA), Amina Athamnia, responsable de la finance islamique, a fait part à l’APS d’«un taux de financement de 90% à travers le service “Murabaha automobile”». Elle a annoncé «le lancement d’une nouvelle facilité de financement pour l’achat de voitures, offrant la possibilité aux clients détenant des comptes dans d’autres institutions bancaires ou à Algérie Poste de bénéficier du financement sans ouvrir un compte spécifique à la BNA».
Parallèlement, la Banque de développement local (BDL) propose la formule «Mourabaha véhicule», où le guichet islamique de la banque acquiert la voiture sur demande du client puis la revend avec un bénéfice, couvrant le coût de la voiture ainsi qu’une marge bénéficiaire. La directrice de la finance islamique de la BDL, Houria Zinat, a précisé dans une déclaration à l’APS que le financement peut aller «jusqu’à 80% du prix de la voiture, avec une marge bénéficiaire de 8,5% hors taxes, et la livraison de la voiture au client se fait dans un délai ne dépassant pas 48 heures après la signature du contrat “Mourabaha”».
Yamina Belhassani, directrice du département de la finance islamique à la CNEP-Banque, a, quant à elle, annoncé le futur lancement d’«un nouveau produit de financement pour l’acquisition de voitures via la formule “Mourabaha” avec un taux de financement de 85% du prix du véhicule». Elle a évoqué dans une déclaration à l’APS des critères d’éligibilité, notamment l’âge des candidats potentiels (entre 21 et 70 ans) et un revenu mensuel minimum de 40.000 DA. Elle a souligné que «le traitement du dossier se faisait dans un délai de 48 heures et que la livraison du véhicule dépendait de la disponibilité du produit».
Nasser Haider, directeur général de la banque Al Salam, a fait part à l’APS de «la disponibilité de la banque à recevoir des demandes de financement en attendant que les voitures fabriquées localement soient disponibles». Il a indiqué que le taux de financement «pouvait atteindre jusqu’à 80% de la valeur de la voiture en fonction du revenu mensuel du client». Il a souligné que «la stratégie de leur banque consistait à acquérir un stock de voitures pour les revendre», assurant que «le client recevra sa voiture le jour même du dépôt du dossier». Haider a anticipé «une forte demande au lancement de l’opération jusqu’à ce que d’autres usines d’assemblage soient mises en place pour répondre à la demande».
Enfin, la banque Al Baraka Algérie a lancé un produit de financement pour l’achat de voitures pour les particuliers respectant les principes de la Charia, en attendant que les voitures assemblées localement soient disponibles. Ce financement est destiné aux individus disposant d’un revenu fixe et régulier allant jusqu’à 50.000 DA avec un financement moyen de 80% du prix du véhicule, une période de remboursement de cinq ans et une décision finale sur le financement prise dans un délai de 48 heures. La livraison du véhicule est conditionnée par la disponibilité du produit.
Pour rappel, le groupe Stellantis a inauguré le 11 décembre dernier son usine de la marque italienne Fiat à Oran avec une capacité de production initiale de 60.000 voitures par an et prévoit d’atteindre 90.000 véhicules par an d’ici à 2028. D’autres installations d’assemblage destinées à d’autres marques automobiles sont également envisagées en Algérie.