Que reste-t-il du crédit du monde prétendument libre ? Rien, si ce n’est du mensonge, de l’hypocrisie et surtout de la lâcheté
par N.BENOUAR
Quand on bombarde des hôpitaux délibérément, qu’on tue des civils entre enfants, femmes et vieillards sans discernement et quand tous ces crimes abjects sont justifiés par le monde libre et à leur tête la plus grande démocratie du monde, on est en droit de s’interroger sur le bien fondé d’une civilisation très portée sur les droits de l’homme. Peut-on, de ce fait, continuer à croire leurs discours ? Sans doute non, la réalité est en train de les rattraper pour comprendre que ce qu’ils ont bâti, a été le fruit de crimes, de vols et de mensonges.
De retour de Gaza, le porte-parole de l’Unicef James Elder exprime sa rage face « aux cauchemars humanitaires infligés à un million d’enfants » pour ajouter que la bande de Gaza est le lieu « le plus dangereux au monde » pour un enfant. Ce dernier qui vient de séjourner près de deux semaines dans l’enclave palestinienne. Il s’est dit « furieux que ceux qui détiennent le pouvoir haussent les épaules face au cauchemar humanitaire infligé à un million d’enfants ».
Enfonçant le clou davantage, il parle du sort des enfants hospitalisés après avoir été amputés et qui ont ensuite « été tués dans ces hôpitaux » de l’enclave, où l’armée israélienne poursuit ses frappes meurtrières en représailles de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre. « Je suis furieux que d’autres enfants se cachent en ce moment même quelque part et seront sans aucun doute touchés et amputés dans les jours à venir », a-t-il ajouté.
M. Elder a également rapporté qu’au cours des dernières quarante-huit heures, le plus grand hôpital encore en état de fonctionner du territoire palestinien, l’hôpital Nasser, à Khan Younès, avait « été bombardé à deux reprises » alors qu’il abrite « un grand nombre d’enfants qui ont déjà été gravement blessés lors des attaques contre leurs maisons, mais aussi des centaines de femmes et d’enfants qui cherchent à se mettre à l’abri ».
« Je suis furieux de voir que Noël va probablement entraîner une augmentation de la sauvagerie et des attaques, tandis que le monde est distrait par l’amour et les bons sentiments », a insisté le porte-parole de l’Unicef, déplorant que les milliers d’enfants qui sont morts à Gaza « deviennent des statistiques ». Enfin, a-t-il dit, « je suis furieux que l’hypocrisie écrase toute empathie », et « je suis furieux contre moi-même de ne pas pouvoir en faire plus ». Telle une sentence à l’adresse de tous ceux qui se prévalent de valeurs morales alors qu’en réalité, ils persistent dans leur entêtement à saluer les mérites d’une armée, désormais classée come la plus destructrice, la plus immorale et la plus criminelle.
Pire encore, cette armée a tué des journalistes palestiniens dont le nombre a dépassé les 90 victimes en l’espace de trois mois et quoi de plus condamnable que ce carnage qui continue.
L’organisation Human Rights Watch a accusé lundi Israël d’utiliser « la famine des civils comme technique de guerre (…), ce qui constitue un crime de guerre ». Des accusations auxquelles le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW d’« organisation antisémite et anti-israélienne ».
En effet et selon plusieurs sources digne de foi, ces meurtres ont été commis par des snipers israéliens, c’est dire que les auteurs de ces crimes savaient ce qu’ils visaient et donc, c’est avec préméditation que ces actes ont été commis d’où cette plainte qui est toujours en cours d’exploitation au niveau de la Cour internationale de justice mais qui tarde à s’exprimer devant tous ces empêchements qu’Israël imposent au procureur de ladite Cour.
De tous ces bombardements et crimes contre l’humanité, le peuple palestinien vit ses heures les plus sombres de son existence du fait que les conséquences ne peuvent être que dramatiques à bien des égards. Parmi ces conséquences, c’est la famine qui menace tous ces enfants, tous ces blessés et tous ces sans abris, une situation intolérable et combien inhumaine devant le silence complice de la communauté internationale, incapable de réagir promptement à de telles dérives génocidaires.
On peut acculer tout ce beau monde mais s’il y a lieu d’acculer d’autres, ce sont tous ces pays arabes et musulmans qui restent divisés quant au choix à prendre pour venir en aide aux Palestiniens meurtris sur un double plan. Les pays du Golfe en premier sont les pays qui ont trahi la cause palestinienne, eux qui se targuent d’être les garants de l’Islam avec leurs gandouras et ce sourire moqueur come pour dire que la Nation arabe n’est qu’un leurre, seuls priment l’argent et le faste. En tous cas et fort heureusement d’autres pays bataillent vaille que vaille pour maintenir une dignité. L’Iran et l’Algérie restent les pays qui sont clairs dans leur approche, ils sont puissants et c’est en eux que tous les espoirs restent permis.