3 MAI, JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PRESSE : UNE CORPORATION AU LONG PARCOURS
par N. benouar
Même si au lendemain de l’indépendance du pays, plusieurs secteurs étaient déficitaires, celui de la presse faisait quand même exception puisque tous les organes qui activaient durant la nuit coloniale ont repris le flambeau de fort belle manière pour assurer une continuité, déjà entamée pendant la lutte armée et bien avant, avec feu Abdelhamid Ben Badis.
Le challenge était très fort et pour cela, nos aînés n’ont pas lésiné sur leurs propres moyens pour se maintenir et accompagner tous les actes des pouvoirs publics de l’époque et tant bien que mal, le citoyen algérien était quelque peu informé, même si le contexte ne prêtait nullement à une information complète.
A l’impossible, nul n’est tenu, dit l’adage qui s’y prête formidablement à ce contexte puisque il devenait impossible pour nos journalistes de travailler dans une relative sérénité sauf que leur génie a fini par payer en distillant des informations, très près de la réalité, c’était là aussi un autre combat contre cette liberté de la presse qu’on a souvent tendance à nous faire des leçons. Nos journalistes entre presse écrite et audio visuelle se démenaient pour s’crocher à l’actualité nationale et internationale et durant toutes ces nées, ils avaient prouvé des valeurs reconnues à travers le monde et rien que pour la mémoire, tous ces journalistes morts lors d’un crash d’avion durant la guerre du Vietnam.
A l’intérieur c’était aussi tous ces reportages, ces documentaires ou encore ces magistraux écrit qui parlaient des changements qui s’opéraient à vue d’œil dans le quotidien des algériens. Les débats sur la Charte nationale en 1976 ou encore avec l’apport de tous ces jeunes universitaires quand il fallu concrétiser les révolutions, agraire, industrielle et culturelle. Il est aussi utile de revoir, de relire ou encore d’apprécier tous ces textes liés à la culture où le cinéma et le théâtre était le sérum de toute une génération et dont certains sont toujours vivants pour se remémorer un temps qui faisait la fierté de tous.
Tous cet élogieux parcours, malgré quelques embûches et autres obstacles, la détermination des uns et des autres a fini par payer en 1989 lorsque les pouvoirs publics ont consenti à ouvrir le champ médiatique et ce fut toute une floraison de journaux qui embellissaient tous nos kiosques et dont les lecteurs étaient aux anges. Il y en avait de tout et chacun jetait son dévolu sur son « canard préféré » surtout que des langues se sont déliées encore plus pour voir des articles de presse d’une grande pertinence, c’était le début d’une nouvelle époque où nos prestigieuses plumes s’en donnaient à cœur joie.
Pourtant et devant tant d’acquis démocratiques, l’Algérie devait basculer dans l’horreur des fondamentalistes durant toute une décennie et malgré que ces derniers avaient bénéficié des largesses de cette ouverture, leurs propos s’aligner en droite ligne avec la menace mise à exécution pour éliminer toutes les bonnes âmes de pays, meurtri encore une fois par l’infamie.
Le bilan était lourd, très lourd même puisque au même titre que les services de sécurité, les journalistes et les intellectuels ont payé le prix fort, celui de leur vie pour voir tous ces martyrs contraint au silence, sauf que leurs écrits et leur bravoure persistent encore chez ceux qui continuent toujours de leur vouer admiration et continuité.
Une autre époque intervint lorsque l’ancien président de la république, président déchu a, à l faveur d’une embellie financière exceptionnelle, permit à quelques opportunistes de créer des chaînes de télévision et ces derniers ont envahi ce paysage audiovisuel, très déficitaire, sauf que ces barons, incultes et parvenus, n’ont fait que dans la médiocrité avec un abêtissement sans pareille, engrangeant par là même des revenus faramineux, c’était les suppôts d’une ISSABA qui tirait les dividende d’un massacre en règle.
La société algérienne s’en trouve divisée entre tous ces intellectuels qui semblaient résignés d’un sort cruel, puisque c’était pratiquement un déclin de toutes ces valeurs chèrement acquises et d’un autre côté, une autre frange de la société qui faisait la pluie et le bon temps en dilapidant toutes les richesses du pays. Il a fallu le courage de toutes ces bonnes volontés pour les voir sortir dans un mouvement populaire inédit dans le monde. Un mouvement qui a fini par payer pour voir tous ces traîtres répondre de leurs actes devant toutes les juridictions du pays, sauf qu’une autre frange, celle-là, plus sournoise pour tenter de déstabiliser le pays vers d’autres abysses.
La presse toujours présente pour dénoncer toutes ces manœuvres synonymes de trahison et cela a fini encore par payer devant une nouvelle guerre, dite « Guerre de quatrième génération » où le mensonge devient une norme de gestion. Notre pays, très visé subissait de plein fouet des attaques en règle venues de pays voisins et supposés amis pour déverser des contre vérités qui auraient pu, encore une fois nous précipiter vers le désastre et c’est encore une fois la presse qui s’interposait avec brio pour contre attaquer et permettre à l’Algérie de rester debout comme elle l’a été durant toute son histoire.
Cette année et devant tant de menaces qui guettent le pays depuis quelques années mais plus virulent depuis la déclaration d’une nouvelle Algérie et particulièrement ce retour en force de la diplomatie algérienne, les attaques se font jour, notamment du côté du Makhzen, mais pas que, les pouvoirs, publics, conscient de ces dangers, interpellent le monde de la presse, surtout électronique pour faire barrage à toutes ces menaces, c’est dire tout l’intérêt d’une presse efficiente qui doit, comme l’ont fait leurs aînés de faire front en annihilant toutes ces velléités qui deviennent une véritable source d’inquiétude.
Ne nous trompons pas, ce n’est pas uniquement notre pays qui fait face à toutes ces guerres d’un autre style, même les grandes puissances les subissent et la guerre en Ukraine en a dévoilé tous les contours.
