El-Tarf/commerce : Aïd-El-Fitr/après la saignée, le coup de grâce
Par : Hannani Youcef
Après la saignée engendrée par la surchauffe des prix à la consommation lors du Ramadhan, les ménages vivent un autre calvaire, avec les prix exorbitants et hors de portée de l’habillement pour enfants.
Les parents sont mis à rude épreuve pour satisfaire les besoins de leurs enfants en vêtements neufs, durant cette fête qui constitue une saignée pour leurs portes monnaie.
Depuis plus d’une semaine, les magasins d’habillement sont pris d’assaut de jour comme de nuit pour dénicher la bonne affaire afin d’habiller ces chérubins en neuf, mais peine perdue puisque les prix affichés un peu partout se ressemblent et ne laissent aucun choix au père de famille qui après avoir fait le lèche vitrine, se résignent à accorder du ‘’zest’’ pour ses enfants et abdiquer pour les satisfaire ou bien renter chez soi, pour revenir peut être le lendemain avec de meilleures intentions.
Nombreux sont les parents qui font la prospection d’abord du meilleur rapport qualité-prix, au moment où d’autres sont dubitatifs de la cherté du prix des articles convoités.
Pour mieux schématiser le désarroi des parents, un père de famille a tout simplement déclaré que’’ les adultes jeunent durant un mois et les enfants font la fête au sens propre et figuré du terme’’.
Lors d’une virée dans certains magasins au niveau de certaines villes,à l’image d’El-Kala, le chef -lieu de wilaya, Dréan ou Boutheldja, c’est pratiquement le même produit qui est proposé à la clientèle et presqu’au même prix, donnant l’impression d’une entente tacite entre les commerçants.
Les rues et ruelles sont noires de monde, des familles entières accompagnées de leurs enfants,font des haltes devant les magasins dans lesquels, elles espèrent dénicher l’article qui correspond aux gouts de leurs enfants mais elles feront volte- face devant les prix affichés.
Ainsi, une robe pour fillette, ne dépassant pas un mètre de tissu et quelques dentelles est proposée à 8 500 da, un ensemble pour garçons est vendu entre 6000 da et 8 000da, les pantalons affichent des prix variant entre 3 000da et 4 500da selon la qualité.
Certaines filles exigeantes, qui choisissent elles- mêmes leurs vêtements, sont peu regardantes sur le prix qui selon certains dépassent les 10 000 da la pièce.
Ainsi Amar et son épouse accompagnés de leurs deux enfants, font une halte devant une boutique de prêts à porter,mais hésitent à pénétrer devant les nombreuses personnes présentent dans un espace restreint à l’intérieur et des prix en folie.
Le couple, comme beaucoup d’autres contemple de loin, les articles accrochés et demande le prix d’un pantalon.
Dans une stratégie de marketing, la vendeuse leur lance le prix avant de tendrequelques pantalons à la maman, ’’touchez le tissu, c’est du coton, vous ne trouverez pas cette qualité ailleurs et à ce prix.
Palpant le tissu et visiblement convaincue des propos de la vendeuse, la dame se retourne vers son mari, pour le convaincre à son tour de la qualité du produit proposé et de son cout.
Jugeant le prix exagéré, le monsieur a répondu à la vendeuse qu’ils repasseront.
Dans un autre magasin qui fait uniquement l’habillement pour adolescent, les vendeurs renseignent la clientèle sur les tailles et couleurs disponibles, annoncent les prix,tout en lâchant « l’ensemble, soit un pantalon et une chemise, est cédé à 8 000 da au lieu de 8 500da», ce qui reste quand même très cher pour certains pères de famille, les poussant à prendre la sortie du magasin, dans l’espoirde découvrir une meilleure occasion ailleurs.
Malgré la réticence des clients, certains patrons de boutique, usent de tous les subterfuges et leurs armes de marketing,pour tenter de convaincre les visiteurs de la bonne affaire.
