L’Algérie appelle à une réforme du dispositif onusien de lutte contre le terrorisme
New York – Lors d’une session consacrée à la sécurité en Afrique de l’Ouest, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama, a appelé à une réforme urgente du dispositif onusien de lutte contre le terrorisme, soulignant l’inégalité persistante dans la répartition des ressources et l’attention portée à l’Afrique.
Rappelant l’adoption des « Principes directeurs de l’Algérie sur la prévention du financement du terrorisme par les nouvelles technologies », M. Bendjama a insisté sur la nécessité d’un cadre international efficace pour contrer l’exploitation des nouvelles technologies par les groupes terroristes. Il a également dénoncé la sous-représentation de l’Afrique dans les évaluations et le faible soutien financier accordé aux pays les plus touchés. Selon les derniers rapports, 70 % des attaques terroristes mondiales se produisent en Afrique, et le continent enregistre 50 % des victimes civiles de ces attaques.
Le diplomate a qualifié la situation de crise de solidarité internationale, appelant la communauté mondiale à concentrer ses efforts sur les régions les plus affectées, notamment le Sahel, où l’insécurité représente une menace croissante pour la stabilité régionale.
Dans ce contexte, l’Algérie et le groupe A3+ ont plaidé pour un renforcement de la coordination régionale en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Ils ont demandé un soutien accru aux structures existantes, telles qu’Afripol et le Centre de l’Union africaine pour la lutte contre le terrorisme (CUACT), ainsi qu’aux mécanismes régionaux comme le Cemoc et l’UFL. Le partage d’informations, la surveillance conjointe des frontières et la coopération transfrontalière sont également jugés essentiels pour contrer efficacement la menace terroriste.
La situation sécuritaire dans la région est jugée alarmante, avec une intensification des attaques de Boko Haram et d’Al-Qaïda, perturbant services essentiels, activités économiques et accès humanitaire. Les fragilités politiques des États côtiers, renforcées par des tentatives de coups d’État, soulignent l’urgence d’une action concertée.
Le message du diplomate est clair : la lutte contre le terrorisme ne peut être efficace sans une action internationale plus cohérente, robuste et solidaire, centrée sur les causes profondes du fléau et la sécurité des populations africaines.
