L’Algérie partage son expertise industrielle avec le Tchad
L’Algérie et le Tchad entendent renforcer leur coopération industrielle et minière en s’appuyant sur le transfert de compétences et l’accompagnement technique algériens. Une réunion de travail s’est tenue jeudi à Alger entre le ministre algérien de l’Industrie, Yahia Bachir, et la ministre tchadienne du Pétrole, des Mines et de la Géologie, Ndolenodji Alixe Naïmbaye, en présence de plusieurs hauts responsables des deux pays, dont le ministre algérien des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, et la secrétaire d’État chargée des Mines, Karima Bakir Tafer.
Les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale, avec un accent particulier sur l’industrie du ciment, secteur dans lequel l’Algérie est aujourd’hui un modèle de réussite. La participation du PDG du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), Rabah Guessoum, et de responsables industriels a illustré la volonté des deux parties de concrétiser cette coopération.
L’Algérie, qui a atteint l’autosuffisance en ciment et développé des capacités d’exportation importantes, souhaite mettre son expérience au service du Tchad, qui ne dispose actuellement que de deux cimenteries pour couvrir l’ensemble de ses besoins nationaux. Avec une capacité annuelle de 41 millions de tonnes et des exportations significatives (6 millions de tonnes pour GICA en 2024), l’Algérie dispose d’un savoir-faire précieux pour accompagner son partenaire tchadien.
Le ministre Yahia Bachir a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à fournir formation et assistance technique, notamment dans la transformation locale du clinker en ciment via des unités de broyage au Tchad, en attendant la mise en service de nouvelles usines intégrées.
Le ministre Mohamed Arkab a souligné que cette coopération s’inscrit dans la politique algérienne de solidarité économique africaine, tandis que la ministre tchadienne Ndolenodji Alixe Naïmbaye a insisté sur le rôle stratégique du ciment pour le développement des infrastructures et du logement dans son pays.
À l’issue de la rencontre, il a été convenu d’envoyer prochainement une mission d’experts de GICA pour évaluer le potentiel technique, industriel et minier du Tchad et formuler des recommandations sur la conception et l’exploitation de futures unités de production durables.
Le Tchad, dont l’économie reste largement dépendante du pétrole, présente un secteur industriel limité représentant seulement 2 à 3 % du PIB hors hydrocarbures. Le pays dispose pourtant de ressources minières importantes, mais la transformation industrielle reste embryonnaire, freinée par un environnement des affaires difficiles et des infrastructures limitées. Cette coopération avec l’Algérie vise à poser les bases d’une industrialisation durable et à accroître la valeur ajoutée locale dans les secteurs stratégiques.
