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Un nourrisson succombe au froid à Khan Younès, la crise humanitaire s’aggrave à Ghaza

Un nourrisson palestinien âgé d’un mois est décédé jeudi dans la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, en raison du froid intense qui frappe la région depuis plusieurs jours. Le drame illustre une nouvelle fois la détérioration alarmante des conditions de vie des civils, particulièrement des plus vulnérables.

Selon des sources médicales citées par l’agence de presse palestinienne Wafa, le bébé, identifié comme Saïd Abdin, est mort dans la zone de Mawasi, où des milliers de familles déplacées vivent dans des abris de fortune. Les hôpitaux de Gaza ont recensé au moins 13 décès liés à la vague de froid et aux intempéries qui touchent l’enclave.

Un hiver fatal pour les déplacés

Les conditions climatiques rigoureuses, marquées par des tempêtes, de fortes pluies et des températures basses, aggravent une situation humanitaire déjà critique. Les populations déplacées, privées de logements adaptés, de chauffage et de soins médicaux adéquats, peinent à faire face à l’hiver. Les enfants et les personnes âgées figurent parmi les principales victimes de cette crise.

La pénurie de combustible, essentielle pour se chauffer, conjuguée à l’effondrement du système de santé et au manque d’infrastructures, expose quotidiennement des milliers de familles à des risques mortels.

Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme

Face à cette détresse croissante, les organisations humanitaires dénoncent des obstacles de plus en plus importants à leur action sur le terrain. Dans un communiqué publié cette semaine, l’Équipe humanitaire de pays — qui regroupe des responsables des Nations unies ainsi que plus de 200 ONG locales et internationales — a appelé la communauté internationale à intensifier la pression afin de lever les restrictions entravant l’accès humanitaire à Gaza.

Les ONG pointent notamment un nouveau système d’enregistrement imposé aux organisations humanitaires internationales depuis le début de l’année. Ce mécanisme est jugé opaque et politisé, rendant son application incompatible avec les principes humanitaires fondamentaux.

Des aides bloquées aux frontières de Ghaza

Selon les acteurs humanitaires, des dizaines d’organisations risquent d’être contraintes de cesser leurs activités d’ici la fin de l’année, ce qui entraînerait un effondrement rapide de l’assistance humanitaire. Chaque année, ces ONG fournissent une aide estimée à près d’un milliard de dollars aux populations palestiniennes.

Pourtant, d’importantes quantités de nourriture, de médicaments, de matériel médical et d’équipements d’abri restent actuellement bloquées à l’extérieur de Gaza, empêchant leur acheminement vers les familles dans le besoin.

Les agences humanitaires avertissent également que la perte des ONG internationales ne pourrait être compensée, ni par les structures locales, ni par les agences onusiennes, déjà fragilisées par les restrictions visant l’UNRWA.

« L’aide vitale doit parvenir sans entrave »

L’Équipe humanitaire de pays rappelle que les ONG internationales jouent un rôle central dans le maintien des services essentiels à Gaza, allant du soutien aux hôpitaux de campagne à la distribution d’eau potable, en passant par la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition sévère.

Selon les estimations, la fermeture forcée de ces organisations entraînerait l’arrêt immédiat d’un établissement de santé sur trois, privant des dizaines de milliers de personnes de soins médicaux. « L’aide vitale doit pouvoir parvenir aux Palestiniens sans délai », insistent les organisations humanitaires, appelant à garantir un accès humanitaire sûr, rapide et indépendant.

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