Disparition de Noubli Fadel : la musique algérienne perd l’un de ses grands maîtres
La scène musicale algérienne est en deuil. Le compositeur et musicien Noubli Fadel s’est éteint ce dimanche, à la veille de la clôture du Festival culturel national de musique andalouse Sanâa, qui s’achève ce lundi soir à Alger. Il est décédé des suites d’une longue maladie, ont indiqué ses proches.
Figure emblématique de la musique algérienne et arabe, Noubli Fadel laisse derrière lui un héritage artistique exceptionnel. Honoré en 2016 lors une 6ᵉ soirées de la musique andalouse pour l’ensemble de son parcours et sa contribution majeure à cet art savant, il était unanimement reconnu comme l’un des piliers du Tarab Al Assil.
Compositeur prolifique, il a signé plus de 300 œuvres qui ont marqué plusieurs générations. Son talent a accompagné les voix les plus prestigieuses du répertoire algérien et arabe, parmi lesquelles Seloua, Mohamed Rachedi, Fella Ababsa, Hamidou, Wadih Al Safi ou encore Mayada El Hennawy. Virtuose de l’oud, instrument emblématique des musiques arabo-islamiques savantes, Noubli Fadel a su allier rigueur académique et sensibilité artistique rare.
Son apport ne s’est pas limité à la chanson. Le défunt compositeur a également laissé une empreinte durable dans le 7ᵉ art, en signant les bandes originales de films majeurs du cinéma algérien, tels que La Fleur de lotus et Les Portes du silence du regretté Amar Laskri, ainsi que Le Moulin d’Ahmed Rachedi. Il a par ailleurs collaboré activement avec la télévision algérienne, où son travail créatif a été récompensé par plusieurs distinctions.
Né en 1951, Noubli Fadel a suivi des études à l’université de la Sorbonne, en France, avant de mener une carrière riche et cosmopolite entre l’Algérie et plusieurs pays arabes, notamment l’Égypte et la Tunisie. Son talent et son humanité lui ont valu l’estime de nombreux artistes. Le chanteur tunisien Lotfi Bouchenak, qui avait collaboré avec lui à plusieurs reprises, soulignait « l’honneur » de travailler avec un compositeur dont les œuvres ont « profondément enrichi » son parcours artistique.
Avec la disparition de Noubli Fadel, c’est une page importante de la musique algérienne et arabe qui se tourne, mais son œuvre, elle, continuera de résonner longtemps dans la mémoire collective.
