Accidents de la route : certaines catégories de véhicules en tête… et une facture annuelle de 5 500 milliards de centimes
Les camions avec remorque, les motos, les taxis ainsi que les bus de transport urbain, suburbain et interurbain figurent parmi les véhicules les plus impliqués dans les accidents de la circulation en Algérie. Selon les données disponibles auprès des compagnies d’assurance, ces accidents coûtent chaque année plus de 5 500 milliards de centimes au secteur, dans un parc national qui dépasse 8 millions de véhicules. Plus de 1,2 million d’accidents sont recensés annuellement, ce qui signifie qu’un véhicule sur sept est impliqué dans un sinistre chaque année.
Hassan Khelifati, membre du bureau exécutif de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance, a indiqué dans une déclaration à Echorouk que les assureurs supportent plus de 55 milliards de dinars d’indemnités par an, en grande majorité liées aux dommages corporels. Cette situation crée un déséquilibre financier important, notamment dans la branche assurance automobile responsabilité civile, où « chaque dinar encaissé entraîne la sortie de quatre dinars en indemnisation ».
Vers une révision des tarifs d’assurance
Selon Khelifati, la revalorisation du salaire national minimum de 20 000 à 24 000 dinars, décidée par le Président Abdelmadjid Tebboune, implique mécaniquement une hausse des indemnisations. Il estime donc indispensable d’ajuster les tarifs d’assurance, conformément aux bases de calcul des dommages corporels.
Une première révision tarifaire a été décidée par le ministère des Finances au début de l’année 2024, mais elle s’est limitée à une augmentation d’environ 30 %, alors que les assureurs réclamaient un relèvement « quatre fois supérieur » pour rétablir l’équilibre financier. D’autres ajustements seront nécessaires, affirme-t-il.
Maintenir des tarifs trop bas pourrait accentuer les pertes, aggraver les problèmes de solvabilité des assureurs et rallonger les délais de traitement des dossiers, d’autant plus que les prix des véhicules et des pièces de rechange ne cessent d’augmenter.
Les véhicules les plus accidentogènes
Les statistiques montrent que certains types de véhicules sont particulièrement impliqués dans les accidents :
- Camions avec remorque,
- Motos, dont les conducteurs roulent souvent sans casque et à grande vitesse,
- Taxis,
- Bus de transport urbain, suburbain et de longues distances.
Sur les plus de 8 millions de véhicules que compte la flotte nationale, 7,5 millions sont assurés, mais les motos — fortement accidentogènes — représentent une part notable des sinistres graves.
Une facture annuelle colossale
Le coût global des accidents a atteint 5 500 milliards de centimes ces dernières années, avec plus d’1,2 million de sinistres déclarés chaque année auprès des compagnies d’assurance. Les motos, camions, bus et véhicules tractés figurent parmi les plus grands responsables de ces pertes financières.
Numérisation : de nouvelles plateformes pour fluidifier les démarches
Sur le plan de la digitalisation, Khelifati — également PDG d’Alliances Assurances — a rappelé que l’entreprise a lancé en 2025 plusieurs plateformes numériques :
- MyAlliance pour les particuliers : suivi des contrats, déclaration de sinistres, envoi de photos,
- Fleet B2B pour les entreprises : gestion des parcs, suivi des indemnisations, renouvellement et souscription,
- Ass’toul pour la gestion des flottes de véhicules,
- Cargo pour l’assurance transport maritime et aérien, destinée notamment aux exportateurs.
Trois nouvelles plateformes seront lancées début 2026, dédiées aux notaires, concessionnaires automobiles, experts, huissiers de justice et avocats : Wakili, Mouthaki, et MyPartners.
Appel à un soutien des autorités
En conclusion, Khelifati a exprimé l’espoir de voir le ministère des Finances intervenir pour alléger la pression sur les assureurs, leur permettre de rétablir un équilibre financier et continuer à indemniser les assurés dans un contexte marqué par la flambée des prix des véhicules et des pièces détachées.
