L’UNESCO inscrit le caftan au patrimoine marocain : Quel avenir pour le dossier algérien ?
Le conflit patrimonial autour de l’origine du caftan, vêtement féminin emblématique du Maghreb, vient de connaître un nouveau sommet. Alors que l’Algérie et le Maroc revendiquent chacun la parenté de cette tenue historique, l’UNESCO a rendu une décision qui a pris de court les internautes algériens.
Coup de théâtre à New Delhi : Le caftan marocain reconnu
Lors de la 20e session du Comité du patrimoine culturel immatériel qui se tient actuellement à New Delhi, en Inde, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a annoncé l’inscription du dossier marocain intitulé « Le caftan marocain : art, traditions et savoir-faire » sur la liste de son patrimoine immatériel.
Cette annonce, perçue comme un véritable coup de théâtre, met en lumière le caractère de la pièce : « Le caftan est une longue tunique portée par des personnes de tous les âges et de tous les genres lors d’occasions spéciales et de célébrations. Il se décline en différents styles et tissus, et peut-être porté avec ou sans ceinture », rappelle l’organisation. L’UNESCO a également précisé que ce vêtement traditionnel est « issu de diverses cultures » et qu’il est « connu pour son ouverture centrale, ses boutons et ses riches ornements faits à la main, souvent composés de broderies, de perles et de paillettes ».
La réponse algérienne : Un dossier axé sur la richesse vestimentaire globale
Cette inscription soulève inévitablement la question du dossier algérien sur la tenue traditionnelle, soumis un an auparavant et qui incluait déjà le caftan, notamment aux côtés des tenues comme la Malehfa et la Gandoura.
En 2024, l’Algérie avait déjà réussi à faire inscrire au patrimoine mondial un dossier intitulé « Le costume féminin de cérémonie dans le Grand Est de l’Algérie : savoir-faire associés à la confection et à la parure de la Gandoura et de la Malehfa ».
Concernant le dossier de la robe féminine algérienne, celui-ci ne se limitait pas aux seuls costumes principaux mais détaillait un ensemble vestimentaire et ornemental complet, soulignant une « richesse remarquable ». Il inclut un large éventail de vêtements traditionnels et de leurs accessoires, tels que :
• Tenues principales : la Gandoura, la Malehfa, et le Caftan.
• Vêtements intérieurs et bas : le Saroual, la Dakhila, et le Louqaâ.
• Accessoires de tête et d’épaule : le Qatt, le Qouit, le Lhaff, la Chachia (coiffe), et le Mendil.
• Bijoux de tête et de visage : La Chachia ornée de sultanis, le Djebin, le Khit el Rouh, le Manaqich, et le Meshraf.
• Ceintures et ornements : le Qnour et la Ceinture elle-même.
La décision de l’UNESCO de reconnaître officiellement le caftan sous l’appellation « marocain » marque-t-elle la fin du conflit culturel ou, au contraire, l’ouverture d’une nouvelle et plus vive phase de cette rivalité patrimoniale entre les deux nations ? L’avenir des dossiers de candidature de l’Algérie sur l’ensemble de ses costumes traditionnels reste en suspens face à ce précédent.
